Une pétition réclame une prime pour les infirmières

L’avocat Daniel Meyer souhaite que le personnel soignant touche 1000 fr. pour son engagement pendant la crise sanitaire. Pour l’heure, l’Etat a dit non.

  • La population a salué le travail du personnel soignant tout au long de la crise. Francis Haller

  • Me Daniel Meyer. DR

Aux beaux discours, Me Daniel Meyer préfère les actes. Voilà pourquoi cet avocat genevois a décidé de lancer une pétition. Sa missive a été adressée ce mardi 28 juillet à la commission des pétitions du Grand Conseil.

«Même pas une boîte de chocolats!»

Son but: réclamer une prime exceptionnelle de 1000 francs pour les infirmières et infirmiers qui ont mené la lutte contre le Covid-19. «Ils ont été applaudis, encensés par les politiques et au final, rien. Même pas une boîte de chocolats!»

C’est en faisant ce constat que lui est venue l’idée de la pétition. En mai, il prend sa plume, rédige ces quelques lignes et les fait suivre à son réseau. «En une semaine et sans faire de publicité particulière, j’ai récolté 570 signatures.» Il envoie le tout le 12 mai au conseiller d’Etat chargé de la Santé, Mauro Poggia.

«La reconnaissance des autorités»

Sa réponse tombe le 29 mai. «Bien que j’aie de l’estime pour votre démarche, je ne suis pas d’avis qu’une prime soit la meilleure manière de souligner l’importance de ces professions», écrit le conseiller d’Etat. Relevant les actions de son département pour «promouvoir la formation et donc la future relève de ces professionnels», Mauro Poggia conclut: «En ce qui concerne la crise actuelle, la reconnaissance des autorités et des employeurs s’exprime à chaque occasion (...) à l’égard de tous ceux qui se sont engagés pour combattre l’épidémie et ses effets.»

Pas de quoi convaincre et satisfaire Daniel Meyer. «De nombreuses branches ont eu droit à des aides. Et bon nombre de travailleurs sont restés chez eux pendant cette période. Cela n’a pas été le cas des infirmières et infirmiers qui ont, au contraire, œuvré sans relâche. Et, eux, n’auraient droit à rien. Où est l’équité de traitement?»

Sa démarche n’ayant pas abouti auprès de Mauro Poggia, l’avocat se tourne désormais vers la commission du Grand Conseil. «J’espère y trouver une oreille plus attentive», lâche-t-il.