Une vaste affaire secoue la police genevoise

JUSTICE

Soupçons de corruption et violation du secret de fonction sont notamment au cœur d’une vaste enquête du Ministère public et de l’Inspection générale des services. Révélations.

  • Sous la conduite du procureur général Olivier Jornot, le Ministère public et l’Inspection générale des services de police mènent une vaste enquête. (F. Haller)

    Sous la conduite du procureur général Olivier Jornot, le Ministère public et l’Inspection générale des services de police mènent une vaste enquête. (F. Haller)

L’affaire va faire l’effet d’une véritable bombe à Genève. Le procureur général Olivier Jornot et l’Inspection générale des services de police (IGS) mènent, depuis quelques jours et sous la conduite du Ministère public, une vaste enquête pour, notamment, soupçons de corruption, violation du secret de fonction et acceptation d’un avantage. Sur le banc des prévenus, de nombreux policiers et agents de la police municipale mis en cause par un patron de Sex Center aux Pâquis.

Patron pâquisard arrêté

C’est bien connu, quand les téléphones portables parlent, ce n’est jamais très bon. Surtout quand les appareils se retrouvent dans les mains de la brigade de criminalité informatique de la police genevoise… Et depuis que le smartphone de ce patron d’enseigne érotique a «parlé», de nombreux policiers genevois sont sur les dents…

Tout part de l’arrestation du patron pâquisard, très actif dans la prostitution mais aussi dans les salons de massage et l’immobilier, à Genève et en Valais. L’homme, sous enquête de la brigade financière, est interpellé par la police début mars pour des malversations d’ordre financier. Pas prudent – ou alors est-ce volontairement? – il a eu le malheur de conserver tout un tas de renseignements de police confidentiels auxquels il n’aurait pas dû avoir accès.

Selon nos informations, il aurait aussi bénéficié de nombreux passe-droit de la part de membres des forces de l’ordre, de la police judiciaire ou uniformée et également de policiers municipaux.

Concrètement, que va-t-il être reproché aux policiers? Des violations du secret de fonction sans doute mais peut-être d’autres délits comme l’acceptation d’un avantage ou d’autres articles du Code pénal, etc. L’énorme enquête de l’IGS – qui doit entendre des dizaines d’agents – le dira. Au vu de son ampleur, elle prendra certainement beaucoup de temps.

Contactés, le conseiller d’Etat Mauro Poggia, chef du Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé (DSES), et la commandante de la police genevoise, Monica Bonfanti, n’ont pas souhaité faire de commentaires. Reste que, au sein de la police elle-même, l’affaire est d’ores et déjà ressentie comme «une grosse affaire».