Feuille d’avis numérique: les bourdes agacent

  • Des autorisations de construire publiées par le Département du territoire se retrouvent truffées d’erreur dans la Feuille d’avis officielle.
  • Cela concerne aussi des avis d’abattage d’arbres et des transactions immobilières.
  • L’Etat relativise et ne souhaite pas corriger le tir.

  • Les erreurs dans les publications de Feuille d’avis officielle (FAO), notamment

    Les erreurs dans les publications de Feuille d’avis officielle (FAO), notamment sur les transactions immobilières, sont devenues nombreuses. DR

  • Cet avis d'abattage d'arbres concerne Thônex, mais a été déclaré à Lancy dans la FAO. DR

«Le prix de vente de deux appartements était multiplié par mille»

Guilhem Tardy, fondateur du site PilierPublic

Un appartement avec balcon vendu à plus de 5 milliards de francs à Genève? Un abattage d’arbres prévu à Thônex, mais annoncé à Lancy? Des numéros de parcelles erronés? Les erreurs dans les publications de la Feuille d’avis officielle (FAO) numérique ne manquent pas.

Erreurs humaines

Pire, elles sont même en augmentation selon Guilhem Tardy, fondateur du site PilierPublic: «La numérisation de la FAO a augmenté la charge de travail des fonctionnaires, lesquels produisent donc encore plus d’erreurs. Un fonctionnaire doit entrer deux fois les informations d’une autorisation de construire: d’abord dans SADConsult, le système historique du Département du territoire, puis à nouveau dans le portail de la FAO. Les deux systèmes ne sont pas synchronisés. On peut entrer des communes différentes, ou une date de publication FAO dans SADConsult sans actionner cette publication sur le portail de la FAO.»

Pour étayer sa démonstration, Guilhem Tardy s’est amusé à comptabiliser le nombre de fois où la FAO indiquait une commune erronée. Depuis 2017, cela s’est produit à plus de 30 reprises pour ce seul critère.

Pas de quoi cependant inquiéter Rafaèle Gross-Barras, chargée de communication au sein du Département du territoire (DT): «Il s’agit d’erreurs humaines lors de la publication sur le site de la FAO. Vu le peu de cas, aucune mesure particulière ne sera prise. Un rappel va toutefois être fait aux collaborateurs chargés de la publication de ces éléments dans la FAO pour éviter autant que faire se peut ce genre d’erreur.» Ne pourrait-on pas imaginer l’installation d’un logiciel de vérification des données publiées? «Le surcoût d’un tel programme pour si peu d’erreurs est disproportionné.»

Aucune mesure prise

En d’autres termes, les publications d’enquêtes publiques erronées se poursuivront ces prochains mois. De quoi agacer le fondateur de PilierPublic: «L’automatisation des tâches doit permettre de réduire la charge de travail des fonctionnaires. Elle rend aussi le résultat plus fiable, grâce à des algorithmes de contrôle et validation. L’Etat de Genève a manqué cette formidable opportunité. Et ce problème n’est pas limité au DT. Tout récemment, le prix de vente de deux appartements était multiplié par mille sur le site du Registre foncier et dans la publication correspondante de la FAO.»

Des bourdes répétées qui ne posent donc aucun problème aux autorités cantonales, conscientes du problème, mais résolues à ne rien y changer…