«Genève Tourisme se moque des globe-trotters fauchés!»

  • Le tourisme de luxe se taille la part du lion dans les offres officielles de Genève.
  • C’est ce qu’affirme l’association C.A.R. qui fournit des renseignements aux touristes à petits budgets.
  • Faux rétorque la Fondation Genève Tourisme et Congrès. Explications.

  • Le Car Bleu, un bus de renseignements installé l’été à la sortie de la gare Cornavin, est destiné aux visiteurs à la recherche d’activités sympas, jeunes et ouvertes. CAR-GE.CH

    Le Car Bleu, un bus de renseignements installé l’été à la sortie de la gare Cornavin, est destiné aux visiteurs à la recherche d’activités sympas, jeunes et ouvertes. CAR-GE.CH

«Ils veulent visiter ou découvrir Genève autrement, loin des clichés lénifiants»

Léon Meynet, vice-président de l’association C.A.R.

«Pourquoi les offres de Genève Tourisme deviennent-elles si élitistes et principalement ciblées pour les voyageurs chinois, la riche clientèle du Moyen-Orient ou les congressistes italiens et anglais qui se rendent dans des hôtels cinq étoiles?» déplore Léon Meynet, vice-président de l’association Coordination accueil et renseignements (C.A.R.)* qui dirige, entre autres, les globe-trotters vers des hébergements et activités bon marché du canton. «Les nouvelles générations, mais aussi des familles de Suisse alémanique ou de Genève, s’en fichent du bon chic bon genre proposé sur le site internet de Genève Tourisme, poursuit-il. Ce qu’ils veulent, c’est visiter ou découvrir Genève autrement, loin des clichés lénifiants comme les traditionnelles visites de musées, de la cathédrale Saint-Pierre, de l’Horloge fleurie, du Jet d’eau et des croisières hors de prix sur le Léman!»

Concrètement, quelles sont les offres touristiques moins élitistes proposées par le C.A.R.? «Je rappelle que les étudiants allemands, anglais ou espagnols qui voyagent sac au dos, mais surtout les familles bernoises, zurichoises, constituent le 50% des touristes à Genève», précise Léon Meynet. Avant de poursuivre: «Pourquoi ces visiteurs ne découvrent-ils qu’à leur arrivée à Genève, par notre intermédiaire, l’existence des concerts du parc des Cropettes et des Aubes musicales aux Bains des Pâquis, les balades à vélo gratuites pour la journée, les pubs branchés et les bistrots canailles, l’incontournable marché des Grottes, le festival Baz’Art de la rue Lissignol, le skatepark des Cherpines ou celui de La Praille, le mur de grimpe de la Queue d’Arve ou encore le rafting de Veyrier?»

Offre plus abordable

Sans surprise, les critiques du C.A.R. passent mal du côté de la Fondation Genève Tourisme & Congrès. «Nous réfutons ces reproches qui nous surprennent car ils sont totalement infondés, s’exclame ainsi Lucie Gerber, porte-parole de la fondation. Nous avons toujours accordé de l’importance aux touristes ayant des petits budgets, qu’ils viennent de l’étranger ou de Suisse alémanique.» Selon la porte-parole, les offres de Genève Tourisme sont même de plus en plus ciblées sur une Genève abordable. «Avec la Geneva Transport Card par exemple, disponible toute l’année, nous finançons la gratuité des transports publics pour les vacanciers qui séjournent dans un hôtel, un camping ou une auberge de jeunesse, se défend-elle. On les renseigne également sur les activités bon marché, voire gratuites, allant des visites de la Vieille-Ville, de Carouge, en passant par des baignades aux Bains des Pâquis, des balades en bateau sur le lac, le Rhône ou des marches jusqu’au ponton du Jet d’eau. Des parcours qui permettent aux visiteurs de découvrir l’importance de l’eau à Genève.»

Pas vraiment de quoi rassurer les responsables de l’association C.A.R.: «Il ne s’agit là que de manifestations qui occultent, encore une fois, le mode de vie de la Genève sympa, jeune et ouverte.»

* Le C.A.R est établi à Genève depuis 1974. L’association gère le Car Bleu, un bus d’information installé l’été à la sortie de la gare Cornavin.