La Ville efface les marquages au sol jugés «fantaisistes»

Par «gain de paix», Frédérique Perler, conseillère administrative chargée du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité, a décidé de supprimer ces peintures.

  • Les marquages seront bientôt effacés. MP

Raillés sur les réseaux sociaux et et jugés illégaux par le Conseil d'Etat, les traces de pas, de chiens ainsi que le rose indiquant une zone à 20 km/h vont disparaître. Ainsi en a décidé Frédérique Perler, conseillère administrative chargée du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité en Ville de Genève. 

«Mis devant fait accompli»

«Nous renonçons à ces marquages par gain de paix avec le Conseil d’Etat», indique la magistrate Verte. Non sans préciser qu’«il est assez grave de la part du Canton de dire que la Ville de Genève est dans l’illégalité. On ne se comporte pas comme des voyous!» 

Elle assure que les ingénieurs du Service de l'aménagement, du génie civil et de la mobilité (AGCM) ont agi dans le respect des ordonnances fédérales et de la loi cantonale et que les services de l'Etat étaient informés.

De son côté, le porte-parole du Département des infrastructures (DI) Roland Godel persite et signe: «Nous avons été mis devant le fait accompli. Il fallait procéder à une remise en conformité. Nous sommes satisfaits que la Ville ait répondu favorablement. Cet épisode ne nous empêchera pas de continuer à collaborer sur le fond pour ces projets en faveur de la mobilité douce.»

«Prendre conscience des nouveaux aménagements»

Frédérique Perler souligne, quant à elle, que «ces marquages permettaient de prendre conscience des nouveaux aménagements et n’avaient pas d’autre but que de montrer la présence d’une zone 30 voire 20 km/h». Pour compenser la disparition de cette signalisation au sol, la magistrate entend écrire au Conseil d’Etat afin de demander à ce que la police cantonale veille aux respects des règles dans ces zones 30. 

Côté financement, la mise en œuvre de ces marquages avait coûté 58’000 francs. Il faudra compter 43’000 francs pour les effacer.

287'000 francs pour les pistes cyclables

A noter que les marquages des pistes cyclables ne sont pas concernés. Cette mesure spécifique liée au Covid-19 a coûté, quant à elle, 287’000 francs. Il n’ y a pas eu d’appel d’offres à proprement parler. «Quatre entreprises de la place ont été mises en concurrence selon la procédure de gré à gré, indique le chef de service de l’AGCM, Nicolas Betty. Les entreprises choisies avaient été préalablement contactées pour connaître leur capacité à réaliser les travaux dans les délais très court qui nous étaient donnés. La commande la plus élevée est de 76'000 francs.»

Enfin, il n'est pas prévu d'effacer les avions peints par les opposants à ces aménagements.