«Ces nids-de-poule sont extrêmement dangereux»
Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie
Dans les Rues Basses, les commerces ont rouvert. A vélo, en trottinette ou à pied, les passants ont réinvesti les lieux. Trop pressés pour regarder leurs pieds. A l’exception de l’un d’entre eux. Le directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG), Vincent Subilia, garde les yeux rivés sur la voie empruntée par le tramway. L’objet de son courroux: l’état de la chaussée. «Il y a des trous béants.» Il est vrai que les nids-de-poule et autres déformations sont légion. De la fontaine de Bel-Air en remontant jusqu’au Molard, des trous se sont formés au fil du temps.
Début avril 2017, alors qu’il était encore conseiller municipal, ce député PLR avait interpellé l’exécutif de la Ville de Genève avec une motion intitulée «Pour des Rues Basses qui reprennent de la hauteur». Quatre ans plus tard, quasi jour pour jour, sur place, rien n’a changé. Quant à la motion, elle a été reportée à onze reprises avant d’être renvoyée devant la commission de l’aménagement et de l’environnement.
Un centre-ville convivial
«Il y a un décalage permanent entre le temps économique et le temps politique.» En tant que directeur de la CCIG, Vincent Subilia regrette «l’image dégradée de la principale artère commerçante de la deuxième plus grande ville de Suisse». Selon lui, l’enjeu est double: économique mais aussi sécuritaire. «Ces nids-de-poule sont extrêmement dangereux pour les piétons comme pour les cyclistes sur le tronçon qu’ils sont autorisés à utiliser.»
Conscient de l’investissement que représente cette réfection de la chaussée, il poursuit: «Je ne nie pas la complexité de l’exercice mais il faut s’en donner les moyens! Cette situation est indigne de Genève.» Et de déplorer «l’absence crasse d’intérêt pour les commerçants. Et ce, alors que nous vivons une crise économique sans précédent, laquelle devrait précisément favoriser des investissements anticycliques en infrastructures.»
Vincent Subilia estime que l’année qui vient de s’écouler et qui a vu la fermeture durant plusieurs mois des commerces dits non essentiels aurait au moins pu permettre de procéder aux travaux.
Il rappelle que les commerces genevois sont soumis à la pression du tourisme d’achat, de la restriction des horaires ainsi que de la digitalisation grandissante. «Pour relever ces défis, plus que jamais, nous avons besoin d’un centre-ville convivial, d’un périmètre urbain doté d’infrastructures cohérentes et qualitatives», conclut-il, avant de chevaucher son vélo en prenant soin de ne pas s’encoubler dans une ornière.