Plutôt que de batailler sur les réseaux sociaux, l’UDC opte pour l’action. Le parti lance une campagne publicitaire pour défendre les commerces genevois. Les affiches seront placardées dès lundi prochain sur les trams. Le slogan «Vos achats à Genève. Du très bon, du très beau!» fait écho au «Côté Annemasse. Du bon, du beau, du vrai». Cette autre campagne vantant les boutiques du centre-ville annemassien a mis le feu aux poudres samedi. Sur Facebook, le conseiller d’Etat chargé de l’Emploi, le MCG Mauro Poggia a dénoncé un «manque de tact, au vu de la sensibilité du sujet», estimant même que la publicité portée par Annemasse agglo «frise l’insulte». Et de s’étonner qu’elle ait été validée par la filiale des TPG, TP Pub, «ce qui ne peut qu’interpeller au vu de l’orientation politique de sa présidente».
Ainsi visée, l’UDC Céline Amaudruz répond en tant que présidente du conseil d’administration de la régie: «La publicité d’Annemasse ne peut pas être interdite. Elle ne contrevient pas aux règles déontologiques et ne constitue pas un trouble de l’ordre public.» Elle s’étonne par ailleurs que ces attaques viennent d’un membre du gouvernement alors que «le Conseil d’Etat prône depuis des années le développement du Grand Genève.»
Sur le fond, Mauro Poggia argumente: «Les Français s’offusquent quand on va recruter des travailleurs chez eux et ils ont raison! C’est pareil quand ils viennent débaucher des consommateurs chez nous. Est-ce le partenariat que nous voulons?»
Répondant au message outré du ministre, le vice-président d’Annemasse agglo, Gabriel Doublet, regrette le «déluge de propos haineux, antifrontaliers» qui a suivi. «Le consommateur est libre et éclairé. Des études montrent que les frontaliers consomment aussi à Genève. Les échanges commerciaux profitent à tous et font la richesse de notre région.» Découvrant le slogan de l’UDC, l’élu français sourit. «C’est la meilleure façon de réagir! Et personne ne sera choqué coté français.»