Feux de Bengale

Au Service des votations, 25 rue des Acacias, l’endroit même où nous sommes des dizaines de milliers à adresser nos bulletins de vote par correspondance, des choses se sont passées. Quoi, exactement? Nous l’ignorons. Une enquête est en cours. Il faut, dans ces cas-là, «laisser la justice faire son travail». Dont acte.

Toujours est-il qu’au matin de ce jeudi 9 mai, des inspecteurs en civil de la police judiciaire ont débarqué dans ce Saint des Saints de nos opérations électorales, pour y mener une perquisition, dans le cadre d’une enquête pour fraude électorale, ouverte sur dénonciation de personnes travaillant dans ce service. Un collaborateur a été interpellé, puis entendu de longues heures par le Ministère public. Tout cela, à dix jours d’un scrutin capital: celui, déjà fort compliqué (GHI du 2.5.19) du 19 mai! Autant dire que cette perquisition, avec son côté spectaculaire, a mis, à juste titre, le feu aux poudres, dans la République.

Après un week-end d’intense émoi dans la classe politique, le Parquet donnait, lundi 13 mai, une conférence de presse, dont n’émergeaient que quelques feux de Bengale: tous au plus aurait-on retrouvé, chez le prévenu, quelques joints, et des engins pyrotechniques! Dès lors, où est la vérité? Nous n’en savons rien. Mais une chose est sûre: si vraiment l’affaire est si bénigne, justifiait-elle la théâtralité d’une perquisition? Si elle est maligne, pourquoi ne pas tout dire?