Oui à un congé paternité qui profitera aussi aux femmes

Je peux facilement comprendre les femmes qui sont descendues dans la rue vendredi 14 juin. Selon le dernier classement du World Economic Forum (WEF) sur l’égalité hommes-femmes, la Suisse pointe à la 20e place (sur 149 pays), derrière des pays beaucoup moins favorisés économiquement que le nôtre comme le Nicaragua, la Namibie ou le Rwanda par exemple. La Suisse n’est donc pas tout à fait là où elle devrait être. Chez nous, il est incontestable que la carrière des femmes est souvent entravée, ralentie ou même stoppée lors de la naissance d’un enfant. Dans la Suisse du XXIe siècle, l’éducation et la garde des enfants ne peuvent plus être réservées aux épouses. De nombreux hommes sont d’ailleurs désireux de s’investir davantage.

L’introduction d’un vrai congé paternité devient donc une nécessité. Actuellement, à Berne, deux modèles sont sur la table. Une version «longue» à quatre semaines, demandée par l’initiative fédérale, et un contre-projet qui envisage deux semaines.

Au-delà de sa durée, le congé paternité ne doit pas être vu comme une charge ou un cadeau somptuaire aux employés, mais comme un investissement. L’initiative fédérale propose un financement paritaire employeur/employé de 0,055% du salaire. Pour un revenu mensuel de 6000 francs, cela représente donc 3,30 francs par mois. Dans une PME, l’absentéisme, le présentéisme ou…les cours de répétition coûtent beaucoup plus cher au patron. Vecteur d’attractivité, le congé paternité est aussi un vecteur concret d’égalité hommes-femmes. Il est temps que la Suisse rattrape son retard.