La dégénérescence maculaire, une épidémie silencieuse

  • 123RF/LUCKYBUSINESS

    123RF/LUCKYBUSINESS

C’est probablement le mal qui menace le plus nos facultés visuelles en ce début de XXIe siècle. Et pour cause: jamais nous n’avons vécu aussi longtemps, alors que le nombre de centenaires s’apprête à exploser dans nos sociétés post-industrialisées. De fait, il n’y a plus aucun doute: la dégénérescence maculaire liée à l’âge, appelée plus simplement DMLA par les médecins, va faire des ravages. Car les statistiques sont sans appel. Si entre 50 et 65 ans 2% à peine de la population est touchée par la maladie, ce chiffre passe à 10% entre 65 et 75 ans, pour atteindre enfin plus de 30% au-delà de 85 ans!

15% de cas en plus d’ici à 2050

Autant dire qu’avec le vieillissement de la population actuelle, le nombre de personnes atteintes va croître considérablement dans les années à venir. Au moins de 15% d’ici à 2050, selon une étude allemande, publiée le mois dernier dans le British Medical Journal, basée sur 50’000 personnes âgées.

«La DMLA est la première cause de perte de l’acuité visuelle dans nos pays, explique un ophtalmologiste. Elle est due à une atteinte des cellules sensibles de la macula, une petite zone de la rétine, qui permet de voir avec précision au centre du champ de vision. Ceux qui en souffrent ne deviennent pas à proprement parler aveugles, du moins au début, mais ils ne parviennent plus à lire, à conduire ou même à regarder la télévision, ce qui est tout de même très invalidant!»

Cause inconnue

De cause encore inconnue, même si un facteur génétique est fortement suspecté, la DMLA, qui touche plus fréquemment les femmes que les hommes, met en évidence l’importance pour tout un chacun, après 50 ans, des contrôles périodiques chez l’ophtalmologiste, seuls à même de permettre un dépistage précoce, d’autant que les symptômes qui la caractérisent (baisse de la capacité à voir les objets nettement, déformation des images, apparition d’une tache sombre au centre du champ de vision) sont indolores et longtemps progressifs.

Car si pour l’heure aucun traitement curatif n’est pleinement efficace, une surveillance minutieuse et une gestion optimale des principaux facteurs de risque (tabagisme, hypertension artérielle, etc.) peuvent permettre de limiter une aggravation de la maladie. CA