La stimulation cérébrale comme remède à la dyslexie

En stimulant le cerveau de personnes atteintes de ce trouble, des neuroscientifiques de l’Université de Genève ont démontré que les déficits phonologiques et la précision de lecture pouvaient être améliorés. Explications.

  • Les enfants dyslexiques ont des difficultés à dissocier les sons. 123RF/DOMENICOGELERMO

    Les enfants dyslexiques ont des difficultés à dissocier les sons. ©123fr/Domenicogelermo

La dyslexie touche environ 10% de la population et elle peut entraîner un trouble de l’apprentissage de la lecture et créer un handicap à vie. Silvia Marchesotti et Anne-Lise Giraud, respectivement chercheuse et professeure au sein du département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (Unige), se sont intéressées avec leurs collègues à la principale cause possible de la dyslexie: le déficit phonologique. «Nous savons que pendant leur développement cérébral, soit pendant leur scolarité et l’apprentissage de la lecture, les enfants dyslexiques ont des difficultés à dissocier les sons. Cela perturbe leur compréhension des mots, oralement comme par écrit.»

Interventions non invasives

L’étude genevoise démontre pour la première fois qu’une relation causale existe entre ces oscillations et la capacité cérébrale à traiter les phonèmes, les éléments sonores du langage comme les voyelles et les consonnes. Pour y parvenir, les neuroscientifiques ont imaginé une technique de stimulation électrique, déjà utilisée pour la dépression notamment. Les résultats de leurs travaux ouvrent ainsi la voie à des interventions thérapeutiques non invasives visant à améliorer le traitement phonologique chez les personnes atteintes de dyslexie. «Les prochaines étapes consisteront à découvrir si la normalisation de la fonction oscillatoire chez les très jeunes enfants pourrait avoir un effet durable sur l’organisation du système de lecture», conclut Silvia Marchesotti.