Rhinites allergiques: plusieurs coupables!

Dès les beaux jours, ça recommence: éternuements, nez bouché, yeux qui piquent… Bien respirer se complique et la qualité de vie s’en ressent.

L’allergie est une réaction anormale et excessive de l’organisme à une substance étrangère a priori inoffensive: l’allergène. Mais ces réactions peuvent varier, menant à des pathologies différentes.

• L’allergie saisonnière (ou rhume des foins ou de fin d’hiver) est provoquée par les pollens d’arbres ou de graminées. Elle sévit dès les premiers pollens (février-mars), jusqu’en septembre.
• L’allergie per-annuelle ou chronique est très sensible à la pollution. Elle est provoquée par les poils d’animaux, les acariens… Elle est présente tout au long de l’année.

Symptômes identiques… et pénibles

Rhinorrhée, obstruction nasale, prurit, éternuements et toux, picotements des yeux et larmoiements, plus rarement difficultés respiratoires: autant de gênes qui viennent gâcher le quotidien.

Différents niveaux de gravité

La rhinite allergique peut être intermittente (quatre jours maximum par semaine ou pas plus de quatre semaines) ou persistante (plus de quatre jours par semaine et plus de quatre semaines).

Elle peut rester légère, avec des symptômes peu gênants ne perturbant ni le sommeil, ni les activités (professionnelles, scolaires, sociales…), mais elle peut également être modérée ou même sévère, venant alors fortement altérer le quotidien. Toute rhinite allergique persistante, modérée à sévère, doit mener à consulter un médecin allergologue.

Un quotidien souvent impacté

• 27% des allergiques estiment que la maladie détériore leur qualité de vie.
• 20% reconnaissent que cela leur demande une vigilance quotidienne (sur ce qu’il faut faire ou non).
• 17% disent que l’allergie aggrave leur état de santé.
• 11% avouent que cela leur apporte un stress supplémentaire.
• 9% se sentent plus fatigués (puisque leur sommeil est perturbé et ils s’en plaignent d’ailleurs directement dans au moins 40% des cas) … et 61% trouvent que leur entourage banalise leur maladie! (Source: JFA 2017)

Le mécanisme de la rhinite

La rhinite allergique est liée à une inflammation des muqueuses respiratoires suite à l’activation des immunoglobulines E (IgE) par exposition à un allergène. Les IgE sont des anticorps naturellement fabriqués par le système immunitaire, qui circulent dans le sérum sanguin et se fixent sur des cellules du système immunitaire.

Quand un allergène «rencontre» ces cellules, il s’y fixe et les active, ce qui déclenche la libération d’histamine: c’est LA substance de la réaction allergique, aux effets multiples: prurit, hypersécrétion de mucus.

Le traitement

Les principaux traitements médicamenteux de la rhinite allergique sont:

• Les antihistaminiques
• Les corticoïdes locaux
• Les décongestionnants locaux
• Les cromones
• Les antileucotriènes

Tous ces traitements sont symptomatiques et cessent rapidement de fonctionner lorsqu’ils sont arrêtés. En usage prolongé ils peuvent mener à des effets secondaires.

Il existe aussi des alternatives naturelles à base d’huiles essentielles et de solution saline hypertonique à l’efficacité prouvée qui peuvent être utilisées en première intention ou en complément. Ces solutions présentent l’avantage de ne pas entraîner des effets secondaires.

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L'interview de l'expert

L’augmentation des allergies respiratoires est-elle une réalité?
Oui, une augmentation des allergies est constatée dans la plupart des pays. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre d’allergiques double tous les dix ans. C’est devenu une maladie chronique courante. Nous remarquons également l’apparition de plus en plus fréquente de formes plus sévères de la maladie, avec notamment des atteintes respiratoires (de type asthme), ou des associations avec des allergies alimentaires. Il faut être réalistes: nous sommes tous concernés par la maladie allergique!

Quels sont les traitements possibles?
Les médicaments (vasoconstricteurs, corticoïdes…) sont assez efficaces. Toutefois, il peut se révéler pénible de devoir les prendre au long cours: les patients s’interrogent sur leurs effets secondaires.
On peut utiliser des produits naturels si l’allergie reste légère, ou modérée, tant qu’elle n’est pas compliquée par d’autres anomalies, notamment respiratoires (asthme). On peut également utiliser ces produits en relais des traitements classiques comme les corticoïdes locaux, permettant de faire une pause.

Pascal Demoly – Pneumo-allergologue, responsable de l’unité d’allergologie au CHU de Montpellier, président du Conseil national professionnel d’allergologie