Les cours en ligne conviennent surtout aux étudiants doués

ENSEIGNEMENT SUPéRIEUR • A cause des mesures sanitaires, les cours en ligne sont la norme dans les universités. Une étude affirme que la formation à distance augmente les inégalités entre les étudiants.

  • L’étude contribue à montrer l’impact de l’apprentissage en ligne sur les résultats

    L’étude contribue à montrer l’impact de l’apprentissage en ligne sur les résultats et en pointe les limites. ©123rf/Volodymry Melnyk

Publiés dans la revue Journal of the European Economic Association, les résultats de l’étude menée par l’Université de Genève (Unige) sur les cours en ligne sont sans ambiguïté. Ces cours dits en distanciel accroîtraient d’environ 5% les inégalités entre les étudiants. A noter que cette étude a été réalisée avant les mesures sanitaires liées à la pandémie sur un panel de 1459 personnes en première année. Pour suivre leurs huit cours obligatoires couvrant des matières telles que les mathématiques ou l’économie, des étudiants se sont vus proposer de manière aléatoire des cours en distanciel et d’autres en présentiel. Le contenu des cours a ensuite été associé à des examens spécifiques pour évaluer le niveau de connaissances. Chaque étudiant avait la possibilité d’assister aux cours en présentiel s’il ou elle le désirait.

Préférence pour le présentiel

Les résultats de l’étude révèlent que les cours en ligne améliorent de 2,5% les résultats des examens des étudiants à haut potentiel, mais qu’en parallèle, les résultats de ceux avec des difficultés d’apprentissages diminuent de 2%. «L’accès à l’enseignement en ligne semble creuser le fossé entre les étudiants doués et les moins doués, précise Michele Pellizzari, codirecteur du Geneva School of Economics and Management (GSEM) et coauteur de l’étude. C’est un fait dont les universités du monde entier devraient prendre note, car le coronavirus accélère le passage à l’apprentissage en ligne.»

De manière globale, s’ils en ont le choix, les universitaires préfèrent assister à des cours en présentiel. Ils optent pour la solution en ligne seulement lorsqu’ils sont confrontés à des situations inattendues, causées par la maladie ou même par une météo peu clémente. Ainsi, le fait de proposer des cours en streaming ne réduit la participation en présentiel que de 8%. Michele Pellizzari conclut: «De tels chiffres ne permettent donc pas de résoudre les problèmes actuels de surpopulation des auditoires dans l’enseignement supérieur.»