Le Luna Park est-il sûr?

Une société d’ambulances effectue des exercices de sauvetage au Luna Park pour former ses étudiants. L’occasion de faire le point sur les conditions de sécurité à l’intérieur des fêtes foraines. Forains et autorités se disent prêts à faire face en cas d’accident.

  • Les interventions sur les manèges du Luna Park peuvent se révéler complexes en raison  de la mobilité des installations. PHOTOS TR

    Les interventions sur les manèges du Luna Park peuvent se révéler complexes en raison de la mobilité des installations. PHOTOS TR

Exergue

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Du sang, des lamentations et une ambulance. Voilà ce qu’ont pu apercevoir les passants, mardi 12 avril, devant le Luna Park de la plaine de Plainpalais. Et pourtant, tout était factice. Il ne s’agissait en fait «que» d’un exercice, particulièrement réaliste, organisé par l’entreprise SAG – Secours Ambulance. Objectif: confronter les étudiants ambulanciers et les professionnels à des situations complexes et réalistes.

Pendant plusieurs heures, s’enchaînent les simulations d’arrêts cardiaques et autres accidents au beau milieu des manèges. A chaque fois, les ambulanciers analysent les problèmes posés par l’installation concernée. C’est notamment le cas pour une réanimation sur un trampoline. «Cela nous permet de sensibiliser nos étudiants aux difficultés propres à ce lieu où chaque situation est différente», explique Marion Debono, à la tête de cette opération. Pendant ce temps, les futurs ambulanciers tentent de faire tenir le scope (qui permet de suivre en direct les paramètres vitaux de la victime) sur la surface souple de l’attraction, justement conçue pour faire rebondir. Pas une mince à faire!

Notamment pour Pierre-Antoine, étudiant en troisième année. «C’est un bon moyen de mettre en pratique nos connaissances face à des situations hors normes», estime l’ambulancier en devenir. Une intervention au Luna Park l’inquiète-t-il davantage qu’une autre? «Lorsqu’il y a des enfants, c’est toujours un stress supplémentaire, répond le jeune homme. Mais nous sommes justement formés pour ça.»

Contrôles techniques réguliers

Autre avantage de l’exercice: développer la collaboration avec les forains. «Cela permet une prise de conscience pour ceux qui travaillent tous les jours avec ces installations. Mais aussi de mieux faire face à des cas concrets qui pourraient se produire», précise Marion Debono, elle-même mariée avec le propriétaire d’un manège.

«Effectivement, c’est une bonne chose. Comme ça, tout le monde est mieux préparé. Et puis cela rassure le public de savoir que cet aspect n’est pas négligé», confirme Frédéric Wetzel. Le vice-président de l’union foraine romande rappelle également que les installations sont contrôlées régulièrement d’un point de vue technique. Des vérifications qui sont assurées par Berne à travers des organismes certifiés. L’ordonnance sur les manèges forains est, elle, supervisée par le Secrétariat à l’économie (SECO). Charge à la police du commerce et de lutte contre le travail au noir de s’assurer que les manèges s’installant à Genève disposent de la certification. Comme cela a été le cas pour les quelques 80 installations du Luna Park, qui se tient jusqu’au dimanche 24 avril.

Les pompiers en cas d’urgence

Qui intervient en cas d’accident au Luna Park? «En cas d’urgence, ce sont les pompiers qui sont appelés. Le Service d’incendie et de secours (SIS) est équipé pour faire face à de telles situations», précise le lieutenant Nicolas Millot, porte-parole du SIS.

Pour ce qui est des opérations spécifiquement en hauteur ou en profondeur, le SIS dispose d’un Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (GRIMP). «Nous nous entraînons à tous les cas de figure, par exemple sur la grande roue au bord du lac en été», détaille Nicolas Millot.

Pour l’anecdote, c’est aussi le GRIMP qui est intervenu en novembre 2021 pour venir en aide à un goéland coincé dans la croix de l’église Saint-Joseph, aux Eaux-Vives.