Les frontaliers travaillent dans la santé et l’horlogerie

  • 82% des frontaliers utilisent la voiture sans pratiquer le covoiturage. DR

STATISTIQUES • Qui sont les frontaliers? Dans quels secteurs travaillent-ils? Comment se rendent-ils au bureau? Que consomment-ils à Genève? Pour répondre à ces questions et mieux connaître ces actifs qui habitent de l’autre côté de la frontière, le Crédit Agricole des Savoie et le Groupement transfrontalier européen (GTE) ont mené en février 2022 une étude portant sur un échantillon de 1001 personnes. Manon Christen, chargée de la communication au GTE nous livre les principaux enseignements de cette 3e édition de l’observatoire des frontaliers, présentée mardi 28 juin aux médias:

GHI: 69% des frontaliers sont des hommes. Pourquoi? Manon Christen: Le nombre d'hommes frontaliers est historiquement plus élevé, notamment parce qu'une part importante travaille dans l'industrie, le bâtiment ou l'ingénierie. Nous aurions pensé que la part de femmes aurait augmenté avec la tertiarisation dans le canton. Mais l'étude n'a pas révélé cette tendance.

– Y a-t-il de plus en plus de Suisses parmi les transfrontaliers? En 2018, le nombre de Suisses était le même qu’en 2022, soit environ 12%.

– Les secteurs d’activité ont-ils changé? La santé reste un des secteurs les plus importants, avec 13% en 2022 contre 15,4% en 2018. Le commerce a fortement baissé, avec 9% contre 16% en 2018. L'hébergement et la restauration semble maintenir un niveau constant, autour de 4%, malgré la crise sanitaire. Le pourcentage de frontaliers travaillant dans l’horlogerie a doublé atteignant 12% (6% en 2018).

– Les revenus perçus par les frontaliers sont-ils conformes aux revenus standards ou peut-on craindre le dumping salarial? Les frontaliers qui déclarent un revenu annuel inférieur à 50’000 fr. sont minoritaires. Il faut également garder en tête qu'une partie des travailleurs ne sont pas à temps plein. Les sous-enchères salariales existent mais ne sont pas liées aux travailleurs étrangers et frontaliers.

– La voiture reste prédominante. 82% l’utilisent sans pratiquer le covoiturage. Pourquoi? L'offre de transports en commun n'est pour le moment pas suffisamment satisfaisante pour nombre de frontaliers. En fonction des horaires de travail, du lieu d'habitation, des prix prohibitifs des parkings, des ruptures de charges importantes, il est facile de comprendre pourquoi la voiture reste un moyen privilégié.

– 94% des sondés disent avoir le sentiment d’appartenir à une région transfrontalière. C’est beaucoup! Oui, c’est très important. Il subsiste bien sûr des différences entre les deux pays, mais le sentiment d'appartenir à un bassin de vie commun se renforce années après années.