Les oiseaux victimes des vitres du MEG

ÉSECURITE • Après un énième choc entre un oiseau et une baie vitrée, la conseillère municipale écologiste Bénédicte Amsellem-Ossipow a déposé une question écrite pour demander des mesures.

  • La toiture vitrée du Musée d’ethnographie est un véritable piège pour les volatiles.

    La toiture vitrée du Musée d’ethnographie est un véritable piège pour les volatiles. STEPHANE CHOLLET

  • Un épervier d'Europe victime d'une baie vitrée. COR

SÉCURITÉ • Un moineau qui s’écrase contre les fenêtres du musée d’ethnographie (MEG), et doit être conduit au Centre ornithologique pour recevoir des soins. La mésaventure est loin d’être un cas isolé. Il n’en fallait pas plus à la conseillère municipale en Ville de Genève, la Verte Bénédicte Amsellem-Ossipow, pour poser une question orale lors de la dernière plénière, mardi 8 février. Elle souhaite que des aménagements soient installés pour éviter ce type d’accidents.

«Vous engagez-vous à corriger rapidement cette situation dangereuse pour les oiseaux?», a notamment demandé l’élue écologiste au magistrat chargé de la culture, Sami Kanaan. Pour Bénédicte Amsellem-Ossipow, le problème est lié à la trop grande transparence des vitres. «Ce sont des choses faciles à modifier, par exemple avec des autocollants», suggère-t-elle. Et d’ajouter: «Il y a une vraie diminution des oiseaux à Genève, comme dans toutes les villes d’Europe. Un problème d’ailleurs aussi soulevé dans le cadre de la Cité de la musique.»

Des millions d’incidents en Suisse

Un constat que partage Patrick Jacot, président et fondateur du Centre ornithologique de réadaptation (COR). «C’est un très gros problème. Au niveau suisse, cela représente des millions d’incidents», estime celui qui est également expert cantonal pour les martinets.

D’après Patrick Jacot, certains aménagements représentent même de véritables pièges pour nos amis à plumes. C’est le cas des salles de sports avec leurs grandes baies vitrées, ou encore des angles d’immeubles parfois réalisés en verre. La solution? Indiquer à l’oiseau qu’il y a une vitre, par exemple avec des grandes bandes colorées ou des dessins de végétation. «Les autocollants que l’on trouve dans le commerce ne servent souvent à rien parce qu’ils sont trop petits», prévient toutefois le spécialiste.

Autre solution: graver le verre, avec des sillons, comme c’est le cas sur les parois anti-bruit de l’autoroute Genève-Lausanne. «C’est vrai que ce n’est pas très beau. Mais tout le défi est là: trouver une harmonie entre le danger et la beauté», résume Patrick Jacot.

Sensibiliser le public

Plus largement, le responsable du COR plaide pour une meilleure sensibilisation du public. «Les accidents se produisent davantage en automne et au printemps», en raison de la lumière et de la présence d’oiseaux migrateurs, peu habitués à notre région et à ses spécificités architecturales. Pendant ces périodes, il faut être particulièrement vigilant», ajoute l’ornithologue, rappelant que si l’on trouve un oiseau blessé, le mieux à faire est de contacter le centre au 079.624.33.07.