Les truites et le Grand Genève

C’était il y a bien longtemps... Près de 13 ans! Un matin de novembre, je me retrouvais, bottes aux pieds et stylo à la main, à la pisciculture de Thoiry, en France voisine. Objectif: raconter comment une bande de passionnés genevois et français unissaient leurs efforts pour repeupler de poissons l’Allondon. Il était alors question que 250’000 truites voient le jour grâce à ces efforts transfrontaliers. Treize ans plus tard, la menace plane.
La sécheresse guette (
lire ci-dessous). De l’autre côté de la frontière, des arrêtés préfectoraux interdisent aux habitants de laver leur auto ou d’arroser leur pelouse. Côté genevois, l’Allondon est mise à ban. De part et d’autre de la frontière,
on collabore, on se concerte.
Car, depuis toujours, on sait que les rivières ne s’arrêtent pas à la douane. Que les poissons n’ont ni passeport, ni permis. L’heure est grave: la faune piscicole est en danger. Et, elle n’est pas la seule. Dans le Pays de Gex, ce sont les habitants qui pourraient manquer d’eau potable. La source Pré Bataillard n’est pas inépuisable. Dès lors, nos voisins gessiens se tournent logiquement vers le Léman. Là encore, la collaboration transfrontalière sert le bien commun, celui de l’ensemble du bassin. Idem quand les champs se mettent à flamber comme le 10 juillet à Meyrin. Là, ce sont les pompiers de l’Ain voisin qui viennent en aide au Service d’Incendie et de secours. Leur camion-citerne feux de forêts ou CFF étant arrivé à point nommé pour contenir les flammes, qui ont tout de même ravagé 5 hectares. Autant d’exemples qui nous rappellent à quel point les frontières sont bien peu naturelles au sens premier du terme.