MAH: un projet à étudier

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Parfois, il est bon de se pencher sur les mots... Par exemple: «crédit d’études». Prenons celui proposé par le Conseil administratif de la Ville de Genève dans le but d’étudier (donc) le projet d’agrandissement et la restauration du Musée d’art et d’histoire (MAH). Un dossier ô combien sensible, il est vrai. Le rejet du précédent projet signé Jean Nouvel et porté par le mécène Jean Claude Gandur lors de la votation de 2016 a laissé des traces.

Impossible pour autant de laisser cette institution culturelle souvent qualifiée de «vaisseau amiral» des musées genevois prendre l’eau. Construit en 1910, le MAH est vétuste. Faute de place, sur une collection de 650’000 objets, on ne peut exposer que 3%.

Le crédit d’études a, comme son nom l’indique, pour objectif d’étudier les possibilités d’agrandissement. Il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc. Mais, à l’inverse, s’opposer, à ce stade, relève du dogmatisme. L’option consistant à creuser sous la butte de l’Observatoire n’étant pour le moment qu’une option.

Enfin, en sus du travail sur l’enveloppe, soit le bâtiment, il ne faudrait pas oublier son cœur, sa raison d’être. Le MAH mérite un concept muséal à la hauteur des enjeux de demain. Et ouvert à tous. Le succès des expositions immersives comme celle qui se tient en ce moment à Lausanne sur Frida Kahlo montre que le public a soif d’art. Pour peu que celui-ci sache se rendre un peu sexy!