La route de la soie, cet ancien trait d’union commercial entre l’Europe et l’Asie, est plus que jamais d’actualité, le président chinois Xi Jinping voulant la réhabiliter.
Au faîte de sa gloire, celle-ci transitait par l’Ouzbékistan, dont Samarcande constituait une ville de négoce incontournable. Elle était si riche que l’on disait ses enfants capables de compter avant même de savoir marcher… Puis Gengis Khan surgit au XIIe siècle, qui la rasa complètement et décima sa population par la même occasion! De ce champ de ruines émergent toujours des murs de terre, qui se visitent.
A quelques encablures des décombres de ce haut lieu des affaires naquit l’empire du chef de guerre Tamerlan. Son petit-fils et sultan, Ulugh Beg, astronome hors pair, construisit l’observatoire de la cité et élabora des cartes du ciel qui firent référence. Le célèbre Nicolas Copernic utilisa notamment son traité d’astronomie. C’est tout dire… Et les scientifiques contemporains se perdent encore en conjectures pour savoir comment Ulugh Beg parvint, à l’époque, à établir des documents d’une telle précision.
Collier de perles
S’il ne demeure que des vestiges du bâtiment où exerça ce maître, le musée, à côté, retrace, par le menu détail, sa captivante histoire.
D’un point de vue architectural, le Régistan, l’ancien cœur de Samarcande, est sublime. La «place sablonneuse» (en persan) est sans doute l’une des plus belles au monde. Ses trois médersas ont des ressemblances avec le Taj Mahal, en Inde. Lorsque la nuit s’avance et que les lumières s’allument, le spectacle à ciel ouvert est fabuleux.
Autre perle aux mosaïques faites de carreaux de faïence, aboutissant au fameux bleu de Samarcande (une couleur qu’on ne sait plus reproduire), la nécropole Chakhi-Zinda. Elle abrite des tombes royales où furent surtout ensevelies des femmes appartenant à la famille du sultan.
Toujours au chapitre du gigantisme, la mosquée du vendredi Bibi Khanoum, construite en hommage à la favorite de Tamerlan, est tout simplement la plus grande d’Asie centrale!
A tout seigneur, tout honneur, terminons par Gour Emir, le mausolée du fondateur de la dynastie des Timourides. Avec son intérieur entièrement recouvert d’or, il reflète les dimensions prises de son vivant par le guerrier qui y passe l’éternité.