Salon du livre

  • ©OLIVIER JAQUET

Quand j’étais petite – j’ai beau être très très jeune, c’était quand même au siècle passé – le Salon du livre c’était quelque chose. Comme Noël, plus que Pâques mais quand même pas autant que l’Escalade.

Chaque année il revenait et chaque année on le fêtait, presque religieusement. Un espace immense, plein de stands, des cadeaux, des chasses au trésor, des livres absolument partout, et même de la bouffe – me demandez pas pourquoi mais quand on parle de madeleines de Proust les souvenirs s’imposent –, il y avait un stand de petits rouleaux de printemps et j’économisais mes ronds pour aller m’en payer entre un concours de dessin et une expertise calligraphique. C’était la foire.

Cette semaine, il revient après plusieurs éditions annulées à cause d’un pangolin. J’y retourne. Aujourd’hui, et depuis plusieurs années, j’y vais en tant que professionnelle. Essayiste, animatrice, programmatrice, discutante. Comme d’hab, je jongle avec les casquettes. Les souvenirs s’accumulent et se superposent sur d’autres: Palexpo, c’est aussi les examens d’uni, le Salon de l’auto et de la haute horlogerie du temps où je faisais l’hôtesse. C’est même un vaccin, encore ce pangolin…

Le Salon du livre, c’est Genève. C’est la culture, c’est la communauté, c’est la littérature, la BD, les enfants, les auteurs, le printemps. Le Salon du livre revient chaque année pour nous dire que Genève c’est tout ça. On mouille son doigt pour tourner une page et, à la page suivante, Genève est toujours là.