«Nous sommes parvenus 
à nous sublimer»

HOURRA • Lionel Pizzinat, team manager du Servette FC, revient sur la victoire aux tirs au but de son équipe la semaine passée en Coupe de Suisse face à Lugano. Interview.

  • Lionel Pizzinatm au centre. Photo Stéphane Chollet

"Quel coup de génie du coach René Weiler d'avoir fait rentrer Joël Mall en fin de partie!"

Il y a dix jours au Wankdorf de Berne, le Servette FC mettait un magnifique point final à sa saison. Les Grenats s’adjugeaient leur 8e Coupe de Suisse face à Lugano à l’issue d’une séance de penalties homérique. Et ce, 23 ans après leur dernière victoire dans cette compétition phare. Retour sur ce fait d’armes avec Lionel Pizzinat, 46 ans et team manager du club, qui était de ceux qui avaient soulevé le trophée en 2001.

GHI: Que vous inspire cette victoire?
Lionel Pizzinat:
Beaucoup de souvenirs de 2001 ont ressurgi en moi… Ce fut un match et une journée magnifiques avec un superbe épilogue tout en suspens. La fierté prédomine d’avoir contribué à écrire une belle page de l’histoire du club et de ramener la coupe aux Genevois! Les déboires rencontrés par Servette ces 20 dernières années sont derrière nous. Le club renaît. C’est l’accomplissement d’un travail de longue haleine initié à la reprise du club par la Fondation 1890.

Que dire du soutien de vos supporters?
Nos fans avaient quelque chose en plus dans cette finale. Ils étaient près de 14'000 à avoir fait le déplacement et sont toujours présents dans les grands rendez-vous. Leur soutien nous est extrêmement précieux. La communion avec les supporters au Wankdorf puis leur accueil au Stade de Genève le soir-même restera gravé dans nos mémoires!

Comment analysez-vous cette rencontre?
Elle a suivi un scénario riche en émotions et fut à l’image de cette saison historique et si dense, qui nous a vu disputer 58 matches en compétition, avec un contingent restreint. Autant en championnat, on a été au coude à coude avec Young Boys pour le titre jusqu’à ce qu’un passage à vide final douche nos espoirs. Autant cette fois, nous sommes parvenus, comme lors de notre parcours européen, à nous sublimer!

A Berne, la chance était avec vous…
Souvent, la chance s’équilibre sur une saison et ce fut le cas. Cette finale s’est jouée à peu de choses. On a plus donné que Lugano en termes de jeu mais on s’est créé peu d’occasions face à cette équipe très compacte et combative.

Comment avez-vous vécu le supplice des tirs au but?
La pression était énorme et grandissait à mesure que les tirs se succédaient. Nos joueurs étaient prêts. Ils avaient déjà été confrontés trois fois à cet exercice cette saison. Il faut être froid mentalement en ces instants et ils l’ont été

Votre gardien remplaçant Joël Mall a paré 3 des 12 frappes adverses!
Quel coup de génie du coach René Weiler de l’avoir fait rentrer en fin de partie… Joël est à l’aise dans cet exercice. Avant cela, il nous avait sauvé la mise par un arrêt décisif à la dernière minute. Le gardien et capitaine Jérémy Frick a bien compris ce changement. Sa capacité à accepter une décision pour le bien commun démontre que René Weiler a su insuffler à ce groupe un esprit d’équipe précieux. Cela rend optimiste pour la saison prochaine…