Culture: les oubliés

La culture! C’est évidemment, parmi toutes les attributions de la Ville de Genève, l’une des plus importantes, et assurément la plus prestigieuse. Notre ville est un lieu de culture, reconnu à la ronde. Nous avons un Grand Théâtre, des salles de concert, des lieux pour la danse, le cinéma, la création audiovisuelle, les arts plastiques, des musées. Et très bientôt, près de la gare des Eaux-Vives, une Nouvelle Comédie.

Nos seize candidats à l’exécutif de la Ville (élections municipales le 15 mars), comment se profilent-ils sur les enjeux culturels? Je leur poserai la question à tous, car elle est centrale. Surtout, comment envisagent-ils le rôle du magistrat chargé de la Culture? Juste un distributeur d’enveloppes financières, qui, tel un Père Noël, arrive au moment du budget avec les petits cadeaux destinés à se faire une clientèle électorale? Ou, au contraire, une personnalité politique munie d’une vision, d’une ambition, pour le rayonnement de Genève?

A cet égard, une demande, pressante: le Grand Théâtre, c’est bien, évidemment, mais n’oublions jamais les petits, ceux qui rament. Ils sont comédiens, metteurs en scène, artistes, musiciens, danseurs, ils se regroupent en toutes petites compagnies, ils sont eux aussi la sève de la culture à Genève. Pour ces créateurs, souvent intermittents, qui vivotent, il faut trouver une forme de statut social. Les laisser végéter, et parfois mendier de maigres subventions pour leurs spectacles, n’est pas digne de Genève.