Deux poids, deux mesures

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Masques obligatoires dans les magasins. Dans les bistrots, tant qu’on n’est pas assis à table. Distances réglementées. Traçage des noms, âges et numéros de téléphone. Genève vit sous la férule des autorités sanitaires. C’est un fait.

Dans le même temps, Genève autorise des manifestations de rue. Il faut certes porter le masque, respecter les distances. Mais cette dernière mesure est totalement théorique! Regardez les images de toutes les manifs: aucune d’entre elle n’est parvenue à respecter à 100% cette consigne. Parce que naturellement, une fois dans la rue, dans l’ambiance, on a tendance à se rapprocher.

D’un côté, on empoisonne la vie des braves gens. On les contrôle, on les menace d’amendes. De l’autre, on n’a pas le courage de dire non, un bon vieux non, sec et définitif, aux éternels organisateurs de manifestations à Genève: à peu près toujours les mêmes, une petite clique depuis des décennies, digne du sketch de Jean Yanne et Daniel Prévost, Le manifestant professionnel.

Pourquoi le pouvoir, à Genève, est-il à ce point tétanisé par rapport aux organisateurs de manifestations? La liberté constitutionnelle? On en a bafoué d’autres, de libertés fondamentales, depuis ce printemps, notamment en matière de protection des données! Non, c’est plutôt la peur. Peur de déplaire aux partisans d’une idéologie sanctifiée. Peur de passer pour des censeurs. Peur de se faire des ennemis. Peur de dire non. On ne gouverne pas par la peur.