La santé est notre seul luxe ici-bas…

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Le 17 novembre, la Société suisse de médecine intensive (SSMI) annonçait que «tous les 876 lits de soins intensifs» étaient occupés. Elle invitait «les personnes à risque d’infection sévère» à indiquer si elles souhaitaient «bénéficier de mesures de prolongation de vie». Et le New York Times de résumer: «Faites votre testament!» Le pays le plus riche du monde renonçait-il à soigner les plus fragiles?

Pourtant, la Confédération dispose de moyens quasi illimités pour faire face à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques et sociales. Les insuffisances en termes de lits et de personnel résultent des économies faites au nom de l’austérité budgétaire et de la privatisation rampante du secteur hospitalier. Les assurances maladies ont exercé une pression à la réduction des coûts des soins hospitaliers, qui explique aussi les insuffisances actuelles. Par exemple, l’Union des hôpitaux zurichois refuse de garder des lits de soins intensifs disponibles pour les patients Covid en limitant la chirurgie élective, parce que ça coûte trop cher. Sur le marché de la santé, ce n’est pas «un pour tous, tous pour un», mais «chacun pour soi».

Une politique de santé publique devrait favoriser la prévention et garantir des soins de qualité pour tous. Pour cela, il faut renoncer à privatiser la santé publique et aller vers une caisse unique avec des primes proportionnelles aux revenus.