UDC: L’HEURE DU CHOIX

Il y a un moment, dans la vie, où il faut trancher: se vouloir proche des gens, notamment des plus faibles, ou accepter le diktat d’un milliardaire. Son diktat, donc nécessairement son idéologie, son rapport à l’ultra-libéralisme, au libre-échange. Soyons clairs: le milliardaire a totalement le droit d’être un milliardaire. Le droit de frayer dans les hautes sphères de la finance.

Le problème, c’est lorsque ce milliardaire s’appelle Christoph Blocher. L’homme qui, depuis trente ans, a tant fait pour l’UDC suisse! Au point que même les agrariens, les Latins, les Vaudois, les Fribourgeois, les Bernois de l’Oberland, plus proches de l’aile conservatrice et paysanne, qui sont tout sauf des ultra-libéraux, ne peuvent se départir, à son égard, d’un sentiment de reconnaissance: il a fait de l’UDC le premier parti du pays.

Seulement voilà, il faut choisir. En Suisse romande, Valais, Vaud, Genève, commence à germer un sentiment d’affranchissement. Non face à la personne de Blocher, mais face à l’idéologie économique que, de facto, il incarne. Il existe, je l’affirme, une place, en Suisse romande, pour un conservatisme populaire, sensible aux souffrances des plus défavorisés, soucieux de cohésion sociale, proche des petites entreprises, des artisans, des indépendants. Et profondément opposé, non au libre marché, mais à son dévoiement, depuis trois décennies, par un capitalisme de casino où règnent les usuriers et les spéculateurs.

Alors oui, au sein de l’UDC romande, il est peut-être temps de choisir.