Pour 2024, Pro Natura consacre… le putois

PROTECTION - L’organisation de défense de la nature souhaite protéger cet animal discret, aujourd’hui mis en danger par la destruction de notre réseau de chemins naturels.

  • Les grenouilles et les crapauds constituent la principale source de nourriture du putois. Photo © Fabrice Cahez

Le putois est un nomade sans territoire fixe. Dans l’obscurité de la nuit, le cousin de la fouine se déplace de la lisière des forêts et des jardins aux étangs et aux mares, toujours à la recherche de ses proies, principalement des grenouilles et crapauds. Comme de nombreux animaux sauvages, il évite les espaces ouverts et il dépend de la présence de haies, de plantes vivaces, de ruisseaux et d’autres microstructures pour se déplacer. Or, ces artères vitales pour la nature ont en grande partie disparu des paysages suisses actuels. 

Habitat réduit

Les paysages agricoles riches en structures et les zones humides comptent aujourd’hui parmi les types de milieux naturels les plus menacés de Suisse. Durant le siècle dernier, ces microstructures étaient très présentes dans le paysage rural traditionnel suisse. Mais comme elles rendent difficile l’utilisation de machines sur de grandes surfaces, voilà plusieurs décennies que les haies et les buissons ont été éliminés, les ruisseaux mis sous terre et les étangs comblés. De ce fait, l’habitat du putois et de ses proies s’est réduit comme peau de chagrin. Pour retrouver ses proies au printemps, le putois doit sans cesse quitter la sécurité de son abri et traverser des routes dans nos paysages très construits et aménagés. Un risque qu’il paie souvent de sa vie.

Encore répandu...

Le putois est classé «vulnérable» sur la liste rouge des espèces menacées de Suisse, mais il est encore plutôt répandu. Il n’est pourtant pas facile à apercevoir malgré son museau blanc. «Je n’ai vu de putois vivants que lorsque nous les avons capturés pour les doter d’émetteurs illustre ainsi Le biologiste Darius Weber l’auteur d’une thèse de doctorat sur le putois en Suisse, rédigée en 1987. Une expérience particulière car ces petites bêtes sécrètent une substance désagréable lorsqu’elles se sentent en danger».