Allemagne: Ptotsdam, le Versailles prussien

Une escapade dans le Brandebourg révèle un riche patrimoine, historique et architectural, habilement restauré à Potsdam.

  • Le Nouveau Palais situé sur le côté ouest du parc de Sans-Souci. 123RF/ERICH TEISTER

    Le Nouveau Palais situé sur le côté ouest du parc de Sans-Souci. 123RF/ERICH TEISTER

  • Le quartier hollandais aligne cafés et boutiques.

  • La gracieuse place de l'Ancien Marché.

  • Le parc de Sans-Souci.

  • de l’Ancien Marché.

    En 1733, la Porte de Brandebourg, celle de Potsdam, représentait la nouvelle entrée de la ville.

  • Balade dans la populaire zone piétonne.

    Balade dans la populaire zone piétonne.

  • Potsdam s’enorgueillit de nombreux jardins romantiques.

    Potsdam s’enorgueillit de nombreux jardins romantiques.

  • Potsdam a fait l’objet d’une spectaculaire restauration.

    Potsdam a fait l’objet d’une spectaculaire restauration.

  • Spectaculaire colonnade de Sans-Souci.

  • Les grandioses perspectives du parc Sans-Souci.

Qui ne connaît pas encore Berlin s’étonnera d’y trouver autant de voies navigables. Si la ville possède tant de canaux, c’est qu’elle jouxte le Land de Brandebourg, connu pour ses quelque 3000 lacs, marais et ruisseaux. Au XVIIe siècle déjà, la région fut choisie par les monarques, charmés par le cours de la rivière Havel, affluent de l’Elbe. Frédéric II le Grand – contemporain de Louis XV, fêtard et naturaliste passionné –ambitionna d’y aménager une résidence d’été digne des fastes de Versailles, aux portes de Potsdam. L’ancien village de pêcheurs deviendra ville modèle, alliant pouvoir musclé et tradition humaniste.

Renaissance

De cette période subsistent les principales voies tracées et leur pavage. Il faut contempler les anciennes gravures pour saisir l’éclat de ce que Voltaire qualifiait d’Athènes resplendissante, hélas rasée par les bombardements alliés au terme de la Seconde Guerre mondiale. Mais les Allemands – ici comme à Dresde ou Leipzig – ont su démontrer leur habileté à restaurer leur patrimoine au plus près de ce qu’il était, quitte à lui conférer ce léger clinquant à la Disney, au demeurant photogénique. «Vous auriez dû voir Potsdam avant la chute du Mur. Toutes ces maisons pimpantes, en rose et vert tendre, n’étaient que grisouille à l’époque de la RDA [ex-Allemagne de l’Est]», relève la guide Marion Hillebrecht (sa connaissance de notre langue rappelle que le français fut ici couramment pratiqué). De fait, on longe maintenant des avenues bordées de boutiques et cafés, comme la pimpante rue du Brandebourg. «Regardez cet immeuble apparemment banal! Les grilles posées aux fenêtres révèlent qu’il faisait office de prison au temps de la sinistre Stasi [police politique de l’ex-régime communiste]. Je n’ose pas imaginer ce qui s’est passé derrière cette façade.»

Studios de cinéma

Un peu plus loin, le quartier hollandais doit son nom à l’idée de Frédéric-Guillaume Ier d’engager des experts bataves pour assécher les marécages (en 1752). Il leur fit construire 134 habitations de style flamand. Les touristes viennent aujourd’hui y faire une pause gourmande ou s’approvisionner en objets d’artisanat.

Un musée du cinéma fait aussi revivre l’histoire des studios de Babelsberg, où furent tournées certaines des productions les plus glorieuses de l’entre-deux-guerres, comme le mythique Metropolis de Fritz Lang. On peut rêver d’y croiser le fantôme de Marlène Dietrich.

Palais Sans-Souci: gracieux pied-à-terre

Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, le château Sans-Souci – considéré comme «le joyau du rococo allemand» – était la maison de villégiature du roi de Prusse Frédéric II, qui y collectionnait des tableaux. Il y accueillait aussi ses amis philosophes, dont Voltaire (on parle moins de ses amants). Il ouvrait ainsi la culture allemande aux influences de la pensée française. La bibliothèque ronde du palais a fasciné plus d’un visiteur contemporain, dont feu Karl Lagerfeld, propriétaire d’une toile représentant Voltaire et le roi soupant sous la coupole baroque. De dimension relativement modeste et bâti sur un seul niveau, le château fait figure de gracieux pied-à-terre dans un vaste parc dont les perspectives, elles, laissent un vrai sentiment de grandeur. Un moulin domine la propriété et une élégante orangerie de style italianisant abrite une collection d’agrumes et végétaux décoratifs.

En train depuis Berlin

Y aller

Au départ des principales gares de Berlin, de nombreux trains relient la capitale à Potsdam en cinquante minutes (une carte journalière ABS donne un accès libre à tous les transports).

Séjourner

La plupart des touristes dorment à Berlin. On trouve néanmoins à Potsdam une large palette d’hébergements pour tous les budgets.

Manger

Pour moins de 13 euros, certains établissements du quartier hollandais proposent des boulettes avec concombres aigres-doux, des tartares de harengs ou des carpaccios de bœuf au parmesan et vinaigrette.

Visiter

Le Musée de Potsdam, installé dans le bâtiment de l’ancienne mairie, place du Marché. Il est célèbre pour sa précieuse collection d’objets anciens en céramique des XVIIIe et XIXe siècles. A voir aussi: un mobilier ancien, de vieux instruments de musique, des uniformes militaires et autres robes de bal jadis à la mode.

Se renseigner www.brandenburg-tourism.com www.germany.travel
Lire Berlin (Guide routard/Hachette)

Infos www.pichonvoyageur.ch