Belize: éden méconnu

GOLFE DU MEXIQUE • Un sublime récif corallien, des antiques cités mayas et une incroyable biodiversité, le Belize dispose de tous les atouts pour séduire. D’autant que les touristes y sont relativement rares.

  • Le Great Blue Hole est un cénote sous-marin situé au large de la côte du Belize. DR

    Le Great Blue Hole est un cénote sous-marin situé au large de la côte du Belize. DR

  • Caracol est le plus grand site maya du Belize. Il se situe au cœur de la jungle. BONAVITA

  • Survoler le récif corallien est un moment unique à vivre. Bonavita

  • à vivre. BONAVITA

    Les plages allient quiétude et eaux cristallines. Un pur régal! DR

Hormis les voyageurs ayant déjà visité le Mexique, presque personne ne connaît le Belize. Situé au sud du Mexique et à l’est du Guatemala, ce petit bijou baigne dans les eaux turquoise de la mer des Caraïbes. Une fois arrivés, le dépaysement est immédiat. Le chauffeur Rick nous accueille avec un grand sourire: «Je suis étonné que vous veniez de la Suisse car nous avons très peu de touristes européens. Notre pays est le secret le mieux gardé de Mère Nature.» Durant le trajet, cette réalité se confirme. Le paysage verdoyant constellé de collines et de rivières ne s’interrompt presque jamais.

Nature préservée

Le lendemain, l’aventure commence. En s’agrippant fermement aux poignées de la jeep car les routes ne sont pas goudronnées dans cette région montagneuse. «La forêt tropicale couvre 70% de la surface du pays, dont 40% est protégée, précise notre guide du jour, Pablo. On peut y découvrir plus de 4000 espèces de fleurs et une faune très riche. Elle est peuplée de jaguars, de crocodiles, de singes hurleurs et de tatous.»

Première halte à Caracol, le plus grand site maya. Situé dans l’ouest près du parc national de Chiquibul, il recèle de superbes trésors archéologiques. Pablo se livre: «Mon arrière-grand-père Rosa Mai a découvert ces temples en 1937 alors qu’il recherchait du bois d’acajou.» La plus grande pyramide connue sous le nom de Canna culmine à 42 mètres au cœur d’une jungle touffue animée par les fameux singes hurleurs. La vue au sommet y est tout simplement époustouflante.

L’autre atout du pays se trouve plus à l’est, au bord de la mer des Caraïbes. Pour s’y rendre, il faut surmonter sa peur et embarquer à bord de petits avions. Surnommés «Puddle Jumper», ces derniers effectuent les liaisons plusieurs fois par jour. Vingt minutes de vol suffisent pour changer totalement de paysage. Les labyrinthes de mangrove s’effacent pour laisser place à des eaux chaudes et laiteuses.

Nous atterrissons à Ambergris Caye. Cette île allongée a su conserver son authenticité sans céder aux sirènes du tourisme de masse. Marta, une retraitée américaine, le confirme: «Ici, ce n’est pas Cancun [au Mexique]! Même si Madonna a failli tout changer car quand elle chantait La Isla Bonita, elle parlait d’Ambergris Caye!»

Un immense trou bleu

Après avoir déposé nos valises, nous reprenons un Puddle Jumper pour survoler l’un des lieux préférés du commandant Cousteau, le Great Blue Hole. Le trou bleu est une cathédrale sous-marine profonde de 124 mètres. Il fait le bonheur des plongeurs, mais c’est en le survolant que le décor est fabuleux. Cette merveille se situe au cœur de la barrière de corail inscrite au patrimoine mondiale de l’Unesco, la deuxième plus grande au monde après celle d’Australie. C’est un spectacle inoubliable qui se dévoile petit à petit. Les lagons embrassent de fines bandes de sable encore vierges, le regard est ébloui par le dégradé de bleu. Puis, le cénote apparaît, cerclé par un gigantesque anneau de corail d’un diamètre de 318 mètres. Un moment à l’image d’un voyage au Belize: inoubliable!

Miser sur le tourisme durable

Malgré ses atouts naturels, le Belize reste étonnamment peu visité. Ce pays s’apparente toujours à une destination confidentielle. Mais cette réalité évolue puisqu’en 2018, la croissance du nombre de touristes s’est élevée à 14,6% selon le Belize Tourism Board. Le marché est largement dominé par la clientèle nord-américaine (320’221 Américains en 2018), la France se positionne dans le trio de tête sur le marché européen, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. Cette hausse de la fréquentation se fait cependant de manière maîtrisée. La volonté affichée par le gouvernement bélizien est de préserver la faune et la flore. Comment? En misant sur un tourisme durable. Pas étonnant dès lors que les écolodges se multiplient aux quatre coins du pays. Preuve que la conscience environnementale y est certainement plus développée que chez son proche voisin mexicain…

Quand partir

Vous l’aurez certainement deviné, la météo du Belize est chaude et humide. La saison des pluies s’étend généralement de mai à janvier. Elle est spécialement intense de mai à septembre avec de nombreux ouragans au programme. On ne saurait donc trop vous conseiller d’éviter ces mois-ci pour votre périple. La meilleure saison se déroule entre les mois de février et mai. C’est aussi la plus touristique et très logiquement les hébergements y sont les plus coûteux.

Le meilleur moyen de se déplacer reste la voiture. Mais compte tenu de l’état du réseau routier, un pick-up ou un 4x4 est absolument indispensable. De plus, la conduite au Belize reste pour le moins compliquée, la signalisation étant des plus précaires. Un guide s’avère donc souvent essentiel pour ne pas se perdre. A noter que des compagnies de bus desservent également tous les recoins du pays. On peut aussi se déplacer en bateau lorsque l’on visite la côte ou en petit avion pour éviter les longs trajets qui s’avèrent souvent exténuants.