Je m’en souviens comme si c’était hier: la première fois que j’ai posé le pied en Corse, je n’en revenais pas qu’une destination d’un tel exotisme se trouve géographiquement si proche de la Suisse. Si je m’étais réveillé d’un long sommeil et que l’on m’avait dit que je me trouvais à l’autre bout du monde, je l’aurais cru immédiatement.
Ce qui réjouit d’emblée les yeux, l’odorat, en arrivant sur l’île de Beauté, c’est la nature sauvage, belle, ses senteurs typiques, qui vous accompagnent tout au long de votre périple sur les routes et pistes sinueuses.
Vallonnée, changeante, avec ses teintes oscillant entre le brun et le vert selon les saisons, la nature s’ouvre parfois sur une crique calme, voire déserte, débouchant sur la Méditerranée. Comme une invitation à piquer spontanément une tête. Ou, en rase campagne, sur un lac, à peine caché par une rangée d’arbres. L’occasion d’une pause et le début de la communion avec l’environnement préservé.
Bonifacio tombe à pic
Tout est sublime ici et l’on ne sait par où commencer. Laissons-nous alors tenter par une ville – la destination en compte plusieurs, et de quel cachet: Bonifacio, située tout au sud de l’île. Reconnaissable entre toutes, elle qui culmine à 60 mètres, sur des falaises blanches surplombant la grande bleue. Ses ruelles étroites à différents niveaux se laissent parcourir sans stress, y compris en haute saison.
Remparts christiques
De la pointe sud, remontons vers le nord-ouest pour nous «attaquer» à une citadelle imprenable, celle de Calvi, capitale de la petite région de la Balagne. Elle offre une vue mirifique sur la chaîne du mont Cinto (2706 m.), point le plus élevé de l’île.
Quant à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, la légende lui attribue la protection de la population contre les fléaux. Car, en 1555, en pleine guerre contre les Français et les Turcs, les Génois, qui régnaient, exposèrent le Christ sur les remparts. Le siège fut miraculeusement levé et la ville sauvée…
Pour en revenir aux fondamentaux naturels, les calanques de Piana, petite chaîne montagneuse, à 400 m. au-dessus de la mer, sont autant de dents rosées qui découpent un panorama à couper le souffle. Les nombreuses randonnées dans les environs permettent de l’apprécier à sa juste valeur.