Miami, couleur pastel

La ville de la Floride continue d’attirer les Européens amateurs de soleil, plages, art et architecture. Mais la montée des eaux menace ses côtes.

  • La silhouette des cabanons de maîtres-nageurs est devenue emblématique de Miami Beach.

    La silhouette des cabanons de maîtres-nageurs est devenue emblématique de Miami Beach.

  • Une architecture cohérente qui signe aujourd’hui le patrimoine de Miami.

  • Le life style local fait la part belle à la détente et au culte du corps.

  • La ville est quadrillée en rues et avenues, comme à Manhattan.

  • L’Hôtel Cavalier passe pour avoir l’une des plus belles façades de Miami Beach.

  • La nuit réveille les bars branchés, comme le Cardoso.

  • Ocean Drive, l'avenue la plus connue, peut se parcourir à pied.

On connaît l’influence des blockbusters sur les destinations touristiques. James Bond a fait beaucoup pour les îles thaïlandaises, Harry Potter pour la Grande-Bretagne, Le Seigneur des Anneaux pour la Nouvelle-Zélande... et Amélie Poulain pour Belleville. A Miami, tout le monde vous dira – surtout en bord de mer – qu’il y a eu un avant et un après Sonny Crokett, le célèbre héros de Miami Vice (Deux flics à Miami), interprété dans la série télévisée des années 1980 par Don Johnson.

Lors de ses repérages sur place, l’équipe de tournage ne trouve que des hôtels décrépis, mais dont les façades Art déco révèlent une potentielle photogénie, à condition de leur rendre leur éclat d’origine. On va donc repeindre cette toile de fond en rose bonbon, bleu pastel ou vert amande et lui ajouter quelques néons clinquants. Le décor est planté. Ayant acquis valeur de patrimoine, il drainera de partout artistes, stars et people.

Un aimant bling-bling

Chaque année, dans la première semaine de décembre, la déclinaison américaine d’Art Basel met les amateurs d’art contemporain en effervescence. La foire s’est forgé une réputation mondiale. Elle fait aussi surchauffer les additions du touriste de passage, à l’hôtel comme au restaurant.

Aujourd’hui, South Beach (ou SoBe comme on la surnomme en référence au SoHo new-yorkais) surfe sur l’attraction de ses plages immenses bordant l’océan Atlantique et de ses bars animés par une clientèle satisfaisant aux canons du muscle et du bronzage... fantasmes frivoles de beauté en bikini sur fond de sexe, drogue et rock ’n’ roll.

Au tournant du millénaire, cette vague a été amplifiée par des prix abordables, autant du côté des transports aériens que du coût de la vie sur place. Ce dernier – hélas – a pris l’ascenseur depuis quelques années, au point de transformer ce qui était le bon plan des beautiful people en produit de luxe pour happy few.

South Beach semble se ringardiser quelque peu face à la zone underground de Windwood, sur «terre ferme», beaucoup plus fréquentée par les amateurs de galeries d’art et d’adresses tendance. Un autre souci menace le front de mer: l’inexorable montée des eaux qui manifeste déjà ses effets en érodant les étendues de sable et en inondant les voies d’accès lors des épisodes pluvieux. Compte tenu de l’incurie présidentielle, l’avenir de Miami s’annonce «trumpé»!

Style architectural Art déco

Avant de devenir une île touristique, Miami Beach n’était qu’une langue de sable parsemée de palétuviers. Au XIXe siècle, un certain John Collins se mit en tête d’y cultiver l’avocat. Après quelques déboires, il fut en mesure d’en exporter chaque année 18 wagons. Il transforma une partie de son domaine en zone résidentielle, reliée à Miami dès 1915 par un pont et une digue. Deux ans plus tard, la station balnéaire prenait son nom de Miami Beach, attirant notamment une forte clientèle juive. Avec l’entrée en guerre des Etats-Unis, le secteur devint une base militaire et ses premiers hôtels des casernes. Il vit ensuite fleurir les jeux clandestins (notamment supervisés par un certain Al Capone). Heureusement sauvé des promoteurs immobiliers, le célèbre district Art Deco – avec ses quelque 800 édifices protégés – rappelle aujourd’hui que la ville a été le fleuron du style architectural des années 1920.

De fin décembre à fin mars

Y aller
De nombreux vols quotidiens relient Genève à Miami via les hubs européens. La haute saison va de fin décembre à fin mars. La destination est alors très courtisée, notamment par les Canadiens et la clientèle domestique.

Séjourner
Pléthorique, l’offre hôtelière est à même de satisfaire toutes les bourses. Une nuit dans un hôtel de charme peut se négocier autour des 100 francs en basse saison.

Manger
La scène gastronomique de South Beach bouge beaucoup. De bonnes tables ouvrent l’espace d’une saison, puis se renouvellent en changeant tout. Attention! Comme partout, certaines gonflent les prix en profitant de leur emplacement privilégié (ce ne sont pas forcément les meilleures).

Rétribuer
Le pourboire est quasi obligatoire en de nombreuses circonstances – bagagiste, chauffeur de taxi, femme de chambre – et surtout serveurs, dont la survie dépend de la générosité du client (à noter que le service de 18-20% est de plus en plus automatiquement ajouté aux taxes figurant sur l’addition qui peut finir par doubler).

Infos: www.pichonvoyageur.ch