Devenir un autre pour sortir de sa détresse

  • La pièce évoque les effets de la «dévoration capitaliste». DR

    La pièce évoque les effets de la «dévoration capitaliste». DR

La pièce «La Possession» de François-Xavier Rouyer mêle habilement le classicisme théâtral et le cinéma d’horreur. Dans un monde froid et technique, où le moindre échec isole et les fantômes des vies possibles hantent indéfiniment l’esprit, une femme traverse une période de détresse. Elle se retrouve prisonnière de son destin, comme si elle n’avait pas le pouvoir de reprendre sa vie en main. Elle comprend alors que quelqu’un cherche à lui nuire, qu’elle a été ensorcelée. A ce moment-là, on lui propose de coloniser d’autres corps. Et si c’était la solution pour résoudre ses problèmes? Peu importe, elle essaie en migrant dans une chaise une plante ou encore une chauve-souris. Et devient une autre femme.

Pour François Xavier Rouyer le théâtre est un espace mystique où la vie peut prendre de multiples formes. Evoquant tout aussi bien la dévoration capitaliste, la peur du «grand remplacement», les interrogations sur le genre que les croisements entre espèces, La Possession se repaît de nos désirs non réalisés, de la vie rêvée des autres et de nos impasses collectives. 

«La Possession», Théâtre St-Gervais, Genève, du 4 au 8 novembre, www.saintgervais.ch