«Pièce en plastique» présentée du 18 février au 5 mars au Théâtre Alchimic, à Carouge, s’apparente à un concentré rare: compassion, cynisme, férocité, humour noir, ironie, tout y est ou presque. Le spectateur découvre Michel et Aurélie, un couple un brin bourgeois bohème, qui se retrouve déstabilisé par l’engagement d’une aide ménagère qui impose peu à peu sa présence, jusqu’à prendre le pouvoir sur eux, face à leur fils unique en pleine crise d’adolescence. Une aide de ménage pourra-t-elle tout de même alléger leur fardeau? Pas sûr, même si Jessica Schmitt devient vite un élément essentiel dans leur vie familiale, en prêtant notamment une oreille bienveillante au désarroi des parents. Michel et Aurélie sont sur le point de craquer: débordés par leurs professions, démunis devant la puberté précoce de leur fils unique et harcelés par Serge Haulupa, patron d’Aurélie et artiste conceptuel renommé.
Humiliation
Minute après minute, la pièce s’attaque aux clichés à grands coups d’absurde. La désintégration progressive de cette famille se matérialise sous les yeux du public qui passe d’une émotion à une autre. Lorsque le grand artiste découvre à son tour l’attrayante Jessica, il décide de l’engager comme performeuse dans sa prochaine installation. Elle devra exécuter en public les mêmes actions qu’elle exécute jour après jour dans son travail: nettoyer la saleté des autres. Cela dépasse les bornes de l’humiliation, mais métamorphose le statut de Jessica en icône artistique, jusqu’à lui permettre de se venger de ses employeurs…
«Pièce en plastique», Théâtre Alchimic, Carouge, du 18 février au 5 mars, www.alchimic.ch