L’éternel chant de la mariée

  • Ce spectacle cocasse, original et profond est mené avec élégance par des interprètes d’une rare qualité. DR

    Ce spectacle cocasse, original et profond est mené avec élégance par des interprètes d’une rare qualité. DR

Il faut imaginer un lieu qui ne serait pas de notre réalité. Comme une faille de notre monde, où de la musique devrait être jouée et chantée par une femme sans discontinuer. Le rôle de cette musique et de cette femme serait de permettre aux peines de s’atténuer pour que la vie reste vivable et que l’oubli puisse faire son œuvre. Car c’est le jour de son mariage que tout commence. Les invités arrivent, mais elle ne sort pas de son cabinet noir. Sa sœur tente de la convaincre de revenir à la lumière, mais rien n’y fait. Dans un chant déchirant de nostalgie, la mariée se soustrait à ses noces. A la manière d’un petit chœur antique, l’orchestre et deux chanteurs peuplent et actionnent cette grande machinerie mélancolique. Ils vont rendre sensible et matérielle la descente «en elle-même» de cette femme. L’orchestre sera aussi la scénographie de ce spectacle. Réalité et fiction se mélangent; hier, autrefois et aujourd’hui adviennent simultanément sur un mode tragicomique qui ne faiblira pas jusqu’à la surprise finale. Le résultat est à déguster les 30 et 31 janvier au Théâtre Forum Meyrin. 

«Songs» de Samuel Achache, Théâtre Forum Meyrin, les 30 et 31 janvier, www.forum-meyrin.ch