Une attaque des élites signée Milo Rau

  • Durant les répétitions, les mesures sanitaires étaient de mise. CAROLE PARODI

    Durant les répétitions, les mesures sanitaires étaient de mise. ©Carole Parodi

OPÉRA • Dernier opéra de Mozart, «La Clémence de Titus», est un événement proposé par le Grand Théâtre de Genève. Mesures sanitaires obligent, il sera proposé en streaming le vendredi 19 février sur MEZZO, RTS Play et GTG digital. Dans cette nouvelle production, le metteur en scène suisse Milo Rau, très engagé et reconnu dans le monde entier, fera tomber les masques bien-pensants des puissants, au premier rang desquels Titus, incarné par un autre Suisse, le ténor Bernard Richter. Fake news, alternative facts, ère de la post-vérité, les institutions et les élites sont secouées par les populismes. De la prise du Reichstag au génocide du Rwanda en passant par les crimes pédophiles de Marc Dutroux, Milo Rau puise dans le présent et le passé pour écrire ses spectacles. Dans La Clémence de Titus, il dresse un portrait au vitriol des élites soi-disant tolérantes, qui puisent dans l’art pour mieux transfigurer la violence symbolique et les inégalités et laver leur conscience. En ligne avec une esthétique musicale mozartienne proche de la pratique historique, on rencontre en fosse le jeune et dynamique spécialiste baroque Maxim Emelyanychev, chef principal du Scottish Chamber Orchestra. Il dirigera pour la première fois l’Orchestre de la Suisse romande et une distribution de qualité́ avec notamment le célèbre ténor Bernard Richter, la charismatique Anna Goryachova (Sesto), qui a tout récemment chanté le rôle-titre La Cenerentola au Grand Thé́âtre, et la soprano Serena Farnocchia que le public genevois a pu apprécier dans Aida, et qui cette fois incarnera le rô̂le central de Vitellia. Une production à ne pas rater. 

«La Clémence de Titus», à visionner en direct le vendredi 19 février sur GTG Digital, MEZZO et sur RTS Play, www.gtg.ch/digital