NATURE • «C’est inadmissible, on voit bien qu’il y a un problème!», s’écrie Viviana Lepori, qui promène souvent son chien au bord de la Seymaz, à Chêne-Bourg. A la source de sa colère, des traînées blanchâtres qui s’écoulent d’une canalisation dans le petit cours d’eau. «Ça n’a pas l’air naturel. Je ne laisse plus ma chienne s’approcher: c’est peut-être dangereux», redoute-t-elle, soupçonnant que l’origine de cette pollution soit le chantier d’une maison toute proche. Viviana alerte les autorités par mail et leur transmet des photos.
«Comme l’a fait cette dame, il ne faut pas attendre. La manière la plus efficace de signaler une suspicion de pollution d'un cours d'eau, est d'appeler immédiatement le 118. Plus l'intervention de la police de l'Eau est rapide et plus elle a de chance de retrouver l'origine des rejets indésirables», souligne Paulo-Miguel Lopes, responsable de la protection des eaux à l'Office cantonal de l’eau. «En raison du courant, les preuves d’une potentielle pollution s’écoulent très rapidement. Le temps d’aller sur place, il ne reste parfois plus aucune trace ni dans les réseaux ni dans le cours d'eau», détaille-t-il. D’autant que les causes peuvent être variées. «Il est parfois difficile d’identifier avec certitude la cause d’un changement de couleur dans l’eau. Par exemple après de grosses pluies, l’eau peut devenir trouble: il ne s’agit en aucun cas de pollution mais bien d'un phénomène naturel dû, par exemple, au ruissellement sur une berge peu végétalisée», rappelle-t-il.
Dans ce cas, un inspecteur de la police des Eaux s’est rendu sur place pour tenter d’en savoir plus. «Au moment où il y était, rien ne laissait voir une pollution, mais le signalement nous est certainement arrivé trop tard», reconnaît Paulo-Miguel Lopes.