Sur Canal+, "la fièvre" une série entre politique et football

SÉRIE - Cette brillante série politique nous plonge d’abord dans les coulisses du football professionnel: un joueur star d’un grand club parisien, titularisé en Equipe de France, balance un coup de tête à son entraîneur sous l’œil des caméras, le soir d’une remise de trophées, après l’avoir traité de «sale toubab».

Le geste, repris sur les réseaux sociaux, va être instrumentalisé par l’extrême droite et l’extrême gauche, qui vont souffler sur les braises d’une société française à cran dans le seul but de servir leurs intérêts politiques. Pendant ce temps, un cabinet de conseil prend les rênes de la communication du club pour essayer de calmer la tempête. Eric Benzekri, le créateur de l’excellente série «Baron Noir», déjà pour Canal+, signe une extraordinaire mini-série en six épisodes qui quitte bien vite les coulisses du foot pour nous entraîner dans les recoins sombres de la manipulation des opinions à des fins électoralistes. Les dialogues sont brillants, les analyses ultra-pertinentes, et la réalisation nerveuse. «La Fièvre» ausculte avec précision comment une simple étincelle peut conduire à l’embrasement d’une société, surtout quand des avides assoiffés de pouvoir et peu scrupuleux les attisent.