Valse des départements: ça ne coûte plus une blinde

  • Les frais liés à la nouvelle signalétique et à la papeterie avaient atteint jusqu’à un million de francs.
  • Avec l’arrivée de Fabienne Fischer au Conseil d’Etat, trois départements changent de composition ou de nom.
  • Cette fois, grâce à des mesures d’économies et au numérique, le coût avoisine 20’000 francs. Explications.

  • «Je n’ai certainement pas été élue pour faire de la décoration d’intérieur»,

    «Je n’ai certainement pas été élue pour faire de la décoration d’intérieur», confirme Fabienne Fischer qui a investi son bureau lundi 3 mai. STÉPHANE CHOLLET

«Le recours au numérique permet de procéder à nombre de changements sans engendrer de frais supplémentaires»

Emmanuel Cuénod, porte-parole de la Chancellerie

On a eu beau chercher la petite bête, scruter département par département, les frais liés à la nouvelle composition du Conseil d’Etat rien n’y a fait! Pour la première fois, la mise en place du nouveau gouvernement, qui fait suite à l’élection de la Verte Fabienne Fischer, ne devrait pas coûter une blinde. A l’heure où nous publions, le coût de cette nouvelle répartition, la cinquième depuis le début de la législature, en 2018, avoisine les 20’000 francs.

Une peccadille en comparaison au remaniement de janvier 2019 qui avait coûté plusieurs centaines de milliers de francs, tandis que le 1er juin 2018, d’après la Tribune de Genève, le montant des modifications liées aux nouvelles appellations avait atteint le million. Comment expliquer cette diminution drastique des frais?

Changement de plaques

Pour le savoir, il faut d’abord comprendre en quoi consistent ces frais. Suite à l’élection de Fabienne Fischer, le 28 mars dernier, trois départements changent de composition voire de nom (lire ci-dessous). Vendredi 30 avril, cette dénomination officielle des départements a été adoptée par le Conseil d’Etat. Reste maintenant à changer les plaques, les cartes de visite et les papiers à en-tête...

Interrogée par nos soins sur le coût de cette opération, la Chancellerie d’Etat affirme: «Nous ne connaissons pas encore l’ensemble des demandes, mais les adaptations de plaques s’appliqueront en priorité à six bâtiments de la Vieille-Ville. La pose des premières plaques est prévue entre le 6 et le 12 mai. Le coût est pour l’heure estimé entre 15’000 et 20’000 francs.»

Ne pas préciser le département

C’est tout? Comment est-ce possible? s’interroge-t-on. D’après la Chancellerie, la volonté de faire des économies a conduit le Conseil d’Etat à se pencher sur la problématique de la signalétique. Désormais, l’Office cantonal des bâtiments (OCBA), sous l’égide du conseiller d’Etat Serge Dal Busco, procède à «l’analyse de toute opportunité qui pourrait simplifier la mise en œuvre des changements de signalétique, notamment en supprimant, là où cela ne met pas les citoyennes et citoyens dans l’embarras, toute évocation des départements».

Autrement dit, le petit panneau indiquant la localisation de l’office ne précise plus systématiquement quel est le département de tutelle. La notion plus générale de «République et canton de Genève» est privilégiée.

«A titre d’exemple, cette pratique est couramment utilisée dans la signalétique utilisée pour les bâtiments scolaires, qui ne porte que le nom de l’établissement», précise Emmanuel Cuénod, le chef du service communication et information de la Chancellerie.

Qui plus est, pour cette nouvelle répartition, seuls le Département de l’économie et de l’emploi (DEE) et le Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS) sont concernés par un changement de nom. Car, comme le rappelle Emmanuel Cuénod, «le futur collège avait souhaité préserver autant que possible la stabilité des départements».

Moins de frais de papeterie

Reste que pour ces deux départements, il est a priori nécessaire de renouveler toute la papeterie, des cartes de visite aux papiers lettres à en-tête. Là encore, les frais ont chuté. «Au moment de votre demande, le chiffrage effectué par les services concernés indique une dépense prévue de l’ordre de 3000 francs», stipule la Chancellerie. Ces frais recouvrant non seulement l’impression des cartes de visite essentiellement pour les collaborateurs du DEE mais aussi les diverses dépenses informatiques et logistiques. Selon le chef du service communication et information, «le recours aux technologies numériques permet de procéder à de nombreux changements sans engendrer de frais supplémentaires». Les e-mails remplacent en effet de nos jours quasi systématiquement le courrier papier et la signature électronique fait souvent office de carte de visite.

Enfin, quid des éventuels aménagements du bureau de Fabienne Fischer? Cette dernière a investi l’officine de son prédécesseur, Pierre Maudet, lundi 3 mai. Hormis un ménage de printemps, aucune dépense particulière n’est à relever. Le mot d’ordre étant: priorité aux dossiers! «Je n’ai certainement pas été élue pour faire de la décoration d’intérieur, confirme Fabienne Fischer. Nous avons, avec mes équipes, beaucoup de travail sur la planche, le DEE devant servir de levier de transition vers les industries, les services et les métiers d’avenir.»

Deux départements changent de nom

La nouvelle élue, la Verte Fabienne Fischer, prend la tête du Département de l’économie et de l’emploi (DEE), qui inclut notamment la direction générale du développement économique, de la recherche et de l’innovation (DGDERI).

Le département de Mauro Poggia est rebaptisé Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS).

Tandis que Nathalie Fontanet reste à la tête du DF, soit Département des finances et des ressources humaines, amputé de la DGDERI.