Pénétration anale

Pénétration anale

Tous les chercheurs ont fait du point G féminin un résidu prostatique: le point G masculin est donc la prostate elle-même. Tous les hommes prendraient-ils donc un double plaisir à se faire sodomiser au doigt, à la verge ou au godemichet?

Je me réjouis de voir que la controverse qui agite tant les sexologues et les médecins autour du point G féminin existe aussi au sujet du point G masculin. Vous avez parfaitement raison, la prostate est un organe érogène à part entière, bien connu des médecins – en particulier des urologues – qui pratiquent régulièrement le toucher rectal pour contrôler si la prostate est de taille et de consistance normales ou pas. Les urologues qui pratiquent aussi le «massage prostatique» à visée diagnostique – pour évaluer la qualité des sécrétions et du sperme émis lors de l'éjaculation provoquée par ladite manœuvre – observent que certains hommes y prennent grand plaisir. De là à dire que tous les hommes prendraient «leur pied» à se faire sodomiser, il y a un pas que je n'oserai franchir.

Identité sexuelle

Car, comme vous l'écrivez, il leur faut d'abord «surmonter leur peur viscérale d'être pénétrés». Les hommes sont généralement identifiés comme «pénétrants» et les femmes comme «pénétrées» et l'inversion de ces rôles si bien établis peut mettre en danger et en doute l'identité sexuelle de chacun. Dans l'imaginaire collectif, la pénétration anale est fortement reliée à l'homosexualité masculine, même si elle est de fait pratiquée plus fréquemment entre hommes et femmes qu'entre hommes. Mais la meilleure manière pour une femme de dissuader son partenaire de la sodomiser est de lui répliquer: «Essaie d'abord sur toi-même et on verra après…!»

Réticences

Car la pénétration anale n'est pas forcément une partie de plaisir pour celle ou celui qui est pénétré-e et il faut un partenaire doux, adroit et expérimenté, pour pouvoir éventuellement la pratiquer sans douleur. L'adjonction d'un lubrifiant, comme vous le précisez, est nécessaire et bienvenue. De plus, les réticences hygiéniques que vous citez ne sont pas toujours surmontables et j'entends régulièrement des gens me dire que cela rend ce type de pratique inenvisageable pour eux. Et vous n'êtes sans doute pas sans ignorer que, même dans le milieu homosexuel masculin, nombreux sont ceux qui refusent la pénétration anale et se contentent de caresses et de masturbation réciproque et s'en disent très satisfaits!