A Genève, le Covid a fait bondir 
les héritages et les successions

IMMOBILIER - Après une hausse en 2021, les transactions immobilières liées à un héritage ou à une succession baissent et retrouvent leur niveau d’avant la crise indique la plateforme Pilierpublic.com

  • Les transactions immobilières propres à un héritage ou à une succession ont pris l’ascenseur après la pandémie. 123 RF

Plus 32%. En matière de transactions immobilières, les héritages et successions à Genève ont fait un important bond en 2021, selon les chiffres compilés par PilierPublic.com. D’après la plateforme, qui recueille et analyse les données de l’Etat publiées sur la Feuille d’avis officielle (FAO), cette hausse a été suivie d’une chute de 
-15% et -11% les deux années suivantes, pour retrouver en 2023 le même niveau qu’en 2020. «Connaissant comme chacun la situation sanitaire qui prévalait en 2020 (avant l’arrivée des vaccins l’année suivante), il est tentant de faire le lien avec la crise du Covid-19», décrypte Guilhem Tardy, fondateur de Pilierpublic.
Et pour cause, les statistiques sont formelles: en 2020, 4259 personnes sont décédées dans le canton, un chiffre jamais égalé depuis 1979, date des premiers relevés statistiques. Une tendance qui ne s’est pas inversée en 2021, année durant laquelle les décès ont également été supérieurs à la moyenne de la décennie précédente, selon les statistiques cantonales.
Testaments en hausse
A ce titre, le lien entre Covid et succession a déjà été pointé par «L’alliance pour le bien commun», dont une enquête de 2022 révélait que le nombre de testaments rédigés par des Suisses avait lui aussi pris l’ascenseur pendant la crise. (lire encadré). On y apprenait notamment que 38% des personnes interrogées indiquaient «se préoccuper de la mort et de la finitude de la vie» en raison du coronavirus.
A Genève, l’association Pic-Vert, qui défend les intérêts des propriétaires de villas, a elle aussi constaté une fluctuation. «Parmi nos 3000 membres, nombreux sont les propriétaires de biens immobiliers âgés. A leur décès, les héritiers doivent décider s’ils veulent à leur tour adhérer, mais ne connaissent pas forcément les avantages et inconvénients. D’où une chute passagère de nos membres pendant cette période. Pour l’enrayer, nous avons mis en place une campagne de communication, qui a porté 
ses fruits», détaille Me Michel Schmidt, président de Pic-Vert.
Plus largement, l’association a été davantage sollicitée que d’habitude. Notamment pour ce qui concerne les demandes en matière 
successorale. «On nous contacte surtout à travers nos permanences téléphoniques pour obtenir des informations. Notre association propose des conseils gratuits dans plusieurs secteurs (fiscal, architectural, juridique, notarial...) qui peuvent tous être impliqués dans une succession», précise le président.

Nombre de testaments en hausse

TR • D’après l’enquête de Demoscope, menée sur 1035 personnes de 45 ans ou plus, le pourcentage de la population ayant rédigé un testament est passé de 27% en 2019 à 32% pendant la crise. Sur son site Internet, l’Etat de Genève rappelle qu’il existe trois formes différentes de testaments: olographe, public, ou oral. Dans le premier cas, il s’agit de rédiger ses volontés à la main, sur un support quelconque. Seule obligation: dater le document et le signer, mais les autorités recommandent tout de même de faire appel à un notaire pour vérifier les différents termes. De son côté, le testament public, qui est un acte authentique, est reçu par un notaire sur la base des instructions de l’auteur. Dans ce cas, deux témoins doivent certifier que la déclaration a été rédigée en leur présence et que le texte respecte les volontés de celui du rédacteur. Enfin, le testament oral, considéré comme extraordinaire, ne peut être choisi que dans le cas d’un «danger vital imminent».