Paradis fiscaux: la fin sans les moyens

Cette fois, c'est la fin! Les paradis fiscaux ne seront bientôt plus qu'un mauvais cauchemar. Les pays du G8 se sont engagés dans la révolution pour la transparence fiscale. Leur arme fatale: l'échange automatique d'informations. Or, si le principe est acquis, les standards de cette nouvelle norme mondiale en matière de collaboration fiscale doivent encore être définis. Autrement dit, tout reste à faire. Et cela prendra du temps, bien davantage que les douze mois projetés par l'OCDE.Outre le fait que les administrations nationales devront jouer le jeu, il faudra aussi que les gouvernements n'inventent pas des dispositifs législatifs et réglementaires qui soient autant d'obstacles à surmonter. Il faudra, surtout, trouver une solution à la complexe galaxie des sociétés offshore et des trusts qui permettent de soustraire l'identité du bénéficiaire. Or, la proposition de mise en place de registres publics des propriétaires et bénéficiaires de ces trous noirs de la finance mondiale a tout simplement été rejetée par plusieurs pays du G8.En fait, la lutte contre l'évasion fiscale internationale ne pourrait devenir véritablement efficace que s'il n'existait plus de concurrence fiscale entre les pays. Impensable! Se priver de la déréglementation des capitaux, conséquence directe de la mondialisation, c'est asphyxier la croissance économique. A l'évidence, la fin des paradis fiscaux n'a pas pour unique solution l'échange, même automatique, d'informations.