Un peu de hauteur

  • FRANCIS HALLER

Candidatures alibi ou de dernière minute. Divorce expéditif après des décennies d’Entente. Campagne au rabais. Fâcheux télescopage du calendrier juridico-politique et sortie opportuniste du rapport de l’audit de l’ancien juge Jean Fonjallaz, dont on n’a pas fini de parler.
L’élection complémentaire au Conseil d’Etat ne nous aura rien épargné.
Rangée en ordre de bataille larvée, une partie de la classe politique, pas toute évidemment, s’est obstinée à régler ses comptes, à diviser au lieu de rassembler. Bref, a préféré les coups bas vengeurs et la machine à perdre aux propositions constructives. Déplorable.
Savoir que les erreurs et les responsabilités sont partagées et devront, plus tôt que tard, être assumées ne console personne. Et les promesses d’un grand nettoyage n’ont jamais fait un programme de sortie de crise exaltant et mobilisateur.
Aujourd’hui, il reste moins de trois semaines de campagne avant la décision qui tombera le 28 mars. C’est le peuple et lui seul qui tranchera.
En attendant, il est urgent que chacun, de chaque côté de l’échiquier politique, tienne sa place, reprenne de la hauteur. Autrement dit, replace l’intérêt général et le bien commun au centre de la confrontation et du débat. C’est ce que réclame désespérément une grande partie de la population.
Celle-ci est fatiguée des guerres politiciennes. Elle est malade de l’état de crise permanent qui voile les visages, éteint les regards, arc-boute les épaules. Pire, pour la première fois depuis longtemps, assombrit le futur des enfants.
Cette population-là a besoin qu’on s’occupe d’elle en priorité, qu’on l’aide à panser ses plaies, à guérir et à se projeter durablement dans l’avenir… avec confiance.
Le défi est immense. Le relever ne devrait laisser de place à rien d’autre.