Quand le Grand Genève échoue

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Essayé pas pu... Mercredi 21 juin sera posée la première pierre de la future école d’infirmières à Ambilly, rue de la Fraternité, à deux pas d’une gare du Léman Express. Ce campus accueillera les futures générations de soignants. Et, c’est une bonne nouvelle, car la région en a bien besoin. De part et d’autre de la frontière, ces professionnels manquent cruellement. A Genève, où l’on estime qu’il faudrait entre 640 et 710 personnes (toutes professions confondues) par an. Et en France voisine, qui, vu la disparité des salaires, voit son personnel formé partir travailler à Genève.

Conscientes de cette problématique éminemment transfrontalière, les autorités françaises

et genevoises ont logiquement cherché une solution commune.

Petit rappel: en décembre 2012, le Région Rhône-Alpes débloquait un million pour lancer le projet. L’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) était alors censé «répondre à tous les besoins du Grand Genève, tant côté suisse que français». A l’époque, il est question que Genève contribue financièrement. En 2014, après le non aux P+R, le Canton fait un pas

en arrière et propose de louer des locaux sur le site d’Ambilly en fonction de ses besoins. Au printemps 2015, on imagine un bâtiment accueillant deux filières, une suisse et une française. Mais, nouveau coup dur: des soucis de couverture d’assurance pour les formateurs font capoter l’idée. Résultat: en 2023, c’est une école franco-française qui sortira de terre. Et c’est bien dommage! Car, à l’évidence, la bonne échelle pour l’IFSI était celle du Grand Genève. Au point qu’en 2015, un élu de France voisine lançait: «Si nous ne sommes pas capables de réaliser ce projet, alors il ne faut plus parler de Grand Genève.»