Face à face: pour ou contre la loi sur la chasse

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«Une attaque contre la biodiversité!»

Christina Meissner, députée PDC au Grand Conseil, SOS Hérissons

NON • La nouvelle loi sur la chasse est une attaque frontale contre la biodiversité. Alors que cette révision prévoyait initialement de régler la question du retour du loup de manière pragmatique, des parlementaires peu scrupuleux se sont enfoncés dans la brèche pour s’en prendre à la protection des espèces dans son ensemble.

Des espèces protégées telles que le lynx ou le castor pourront être traquées jusque dans des zones de protection de la faune et abattues à titre préventif. Des espèces menacées d’extinction, comme le lièvre variable, la bécasse des bois, le lagopède alpin et le tétras-lyre resteront dans la ligne de mire des chasseurs.

Alors que la biodiversité se porte très mal en Suisse (plus d’un tiers des espèces est menacé!), il est alarmant de voir apparaître une loi d’un autre âge qui rend des espèces rares et protégées plus vulnérables encore. Toutes les associations environnementales genevoises et de Suisse arrivent à la même conclusion: non à la loi sur la chasse.

«Une loi équilibrée»

Anne Munzinger, présidente de la Fédération cynégétique genevoise

OUI • Il ne s’agit pas d’une votation pour ou contre la chasse! Pourquoi voter oui? La loi actuelle date de 1986. Sa révision est nécessaire en regard de l’évolution des populations d’animaux sauvages et de la conservation des milieux naturels. Cette nouvelle version est compatible avec la Convention de Berne. Elle garantit le maintien du loup et l’acceptation des grands prédateurs. De plus, elle prévient les conflits avec les activités humaines et permet un soutien au pastoralisme, à l’élevage et à la consommation locale.

En 1986, la Suisse ne comptait aucun loup. Ils sont environ 100 aujourd’hui. Grâce à cette loi, sa régulation est possible selon des critères stricts et exclusivement par les garde-faune. Le droit de recours des organisations de protection de la nature est conservé. Autre point positif: les cantons disposeront d’importants moyens financiers pour l’entretien des corridors faunistiques protégés et l’amélioration des connexions entre les biotopes et leur valorisation. Enfin, les compétences des cantons sont accrues, renforçant ainsi le fédéralisme.