La «honte de prendre l’avion» fait un flop

Malgré la récente vague verte et les incitations à prendre le train plutôt que l’avion, Genève Aéroport a vu sa fréquentation augmenter de 1,4% en 2019.

  • En 2019, la fréquentation de Genève Aéroport a atteint 17’926’625 passagers. Chez EasyJet et Swiss, on confirme une hausse. FRANCIS HALLER

Malgré les attaques frontales des milieux écologistes, l’avion a toujours la cote à Genève. Les derniers chiffres publiés par Genève Aéroport le confirment. En 2019, la fréquentation s’est établie à 17’926’625 passagers, soit 1,4% de plus qu’en 2018. Dans le même temps, le total des atterrissages et décollages a baissé de 0,6%. Ce qui s’explique par les évolutions du secteur aérien selon Madeleine Von Holzen, porte-parole de Genève Aéroport: «La taille plus importante des appareils ainsi que l’optimisation des taux de remplissage de ces derniers (124 passagers par avion en moyenne en 2019 contre 97 en 2010) expliquent ce phénomène. Les Bombardier CSeries, les A320neo, les A350 et les Boeing 787, moins bruyants et moins polluants, contribuent par ailleurs à limiter les émissions sonores.»

Croissance nationale

EasyJet et Swiss, avec respectivement 44,8% et 14% de parts de marché l’an dernier à Genève Aéroport, confirment également que le mouvement anti-avion n’a aucune incidence sur les réservations: «La demande pour le transport aérien continue d’augmenter, précise Meike Fuhlrott, porte-parole chez Swiss. Sur l’ensemble de l’année 2019, nous avons enregistré une croissance de plus de 4,7% par rapport à 2018, ce qui représente un nouveau record.»

Même son de cloche chez EasyJet: «Nous n’avons constaté aucun impact du flygskam sur la demande.» Une évolution à contre-courant de la Suède où est né le fameux flygskam (honte de de prendre l’avion). Au pays de Greta Thunberg, le nombre de passagers a baissé de 4,4% en seulement un an.

Neutralité carbone

En parallèle de cette croissance soutenue du transport aérien, les compagnies s’engagent toujours plus à répondre au défi environnemental. En misant sur la technologie, comme le confirme Meike Fuhlrott: «Il ne s’agit pas d’interdire les vols, mais de les rendre neutres sur le plan climatique. De notre point de vue, les carburants synthétiques sont la seule véritable alternative pour neutraliser directement les émissions de l’aviation.» Avant d’annoncer: «A partir du premier trimestre de cette année, nous allons intégrer 25 avions de dernière génération de la famille A320neo et remplacer des modèles plus anciens. Les technologies de motorisation modernes ainsi que les ailerettes aérodynamiques dont disposent ces appareils permettent une réduction considérable de la consommation de carburant, de l’ordre de 20%.»

Chez EasyJet, on prépare également le futur: «Nous avons noué un partenariat avec Wright Electric, qui travaille au développement d’un avion commercial entièrement électrique pour des vols court courrier, mais aussi avec Rolls Royce pour de nouvelles technologies permettant de réduire l’empreinte carbone de l’aviation. Nous avons également signé un protocole d’accord avec Airbus pour un projet de recherche commun sur l’avion hybride et électrique.» De quoi couper les ailes aux anti-avions?