L’absence de soutien à la presse locale fait grincer des dents

PUBLICITÉ • Le conseiller municipal et député Simon Brandt estime que le Canton et la Ville de Genève ne favorisent pas suffisamment les journaux locaux en matière d’annonces payantes. Dans son combat, il se heurte cependant à un mur de silence. Explications.

  • Les annonces de la Ville ont représenté un pactole de 693’000 francs en 2018. DR

    Les annonces de la Ville ont représenté un pactole de 693’000 francs en 2018. DR

«Les journaux disparaissent les uns après les autres. Pourtant, les pouvoirs publics ne favorisent pas la presse locale lors de l’attribution d’annonces publicitaires. C’est navrant et incompréhensible.» Le conseiller municipal et député Simon Brandt ne décolère pas. D’autant que ses nombreuses démarches visant à changer cette situation restent souvent sans réponse. Ou obtiennent une fin de non-recevoir.

Questions, interpellation...

«J’ai adressé une question écrite au Conseil administratif en 2008, on m’a répondu en… 2012. Cette réponse montrait que la presse locale n’était pas du tout favorisée, se désole l’élu. Fort de ce constat, j’ai déposé une seconde question en juin 2012, puis une troisième en février 2019 via une interpellation écrite. Sans aucune réponse à ce jour alors même que le délai est normalement d’un mois. Il semble que l’exécutif municipal a de la peine à respecter les délais légaux, mais aussi à répondre aux questions.»

Félicien Mazzola, porte-parole du maire de Genève Sami Kanaan, se veut rassurant: «Cette question a manifestement été oubliée par le Conseil administratif de l’époque. Mais elle revient au meilleur moment car Sami Kanaan met actuellement en place une véritable stratégie d’aide aux médias. En toute transparence et avec la volonté de n’exclure personne.» Avant d’annoncer: «Des discussions sont en cours au niveau des collectivités publiques romandes, la solution étant nécessairement plus large que la seule Ville de Genève. Une proposition sera d’ailleurs prochainement soumise au Conseil administratif.» L’enjeu est de taille puisque la somme des annonces et partenariats médias de la Ville s’élevait à 693’000 francs pour la seule année 2018.

Statu quo cantonal

Au niveau du canton, Simon Brandt a pu obtenir une réponse. Décevante selon le candidat PLR aux municipales de 2020: «La réponse m’est venue un mois après ma question déposée en octobre 2018. A sa lecture, j’ai été déçu de constater que, comme le Conseil administratif de la Ville de Genève, le Conseil d’Etat n’envisage pas de favoriser en premier lieu les journaux locaux.» On peut en effet y lire que «le Conseil d’Etat n’estime pas souhaitable de garantir un montant minimum d’annonces publicitaires dans chacun des journaux locaux.» Et Simon Brandt de conclure: «Alors que les discours de soutien à la presse locale se multiplient dès qu’un média disparaît ou licencie son personnel, il n’y a aucun acte concret pour soutenir les derniers journaux locaux existants que sont le GHI, Tout l’Immobilier ou encore Le Courrier. Car si l’aide directe à la presse est interdite, le fait de placer des annonces publicitaires est une forme de soutien indirect plus que bienvenu.»