«Nous sommes Vertes». Le slogan, inscrit sur fond rose, a de quoi surprendre. Et pourtant, c'est bel et bien cette affirmation ultra-féministe qui s'affichera dès lundi sur les trams et dans les bus. Le bureau de la section Ville de Genève a fait un choix audacieux pour lancer la campagne pour les Municipales 2020. Point de langage épicène, le masculin cède directement la place au féminin.
«Une façon de promouvoir le féminisme et l'égalité, des valeurs chères aux Verts», commente Bénédicte Amsellem-Ossipow, coprésidente de la section.
«Les hommes Verts ont été très partants»
Pas simple pour les hommes du parti de s'identifier à un tel slogan? «Ainsi, ils se rendent compte de ce que c'est que d'être grammaticalement confondus dans le genre inverse, explique-t-elle. On a voulu renverser les choses, questionner la notion de genre.»
Le bureau, à majorité masculine, a pris cette décision à l'unanimité. «Les hommes Verts ont été très partants. Il n'y a pas eu de fronde», poursuit-elle.
Pas de quoi faire sourciller Didier Bonny, l'autre coprésident de la section. «Ce slogan au féminin contrebalance le fait que notre logo, «Les Verts», est masculin. Résultat: l'affiche est paritaire», souligne-t-il. «C'est aussi une façon de rendre hommage à notre électorat. Il était composé à 60% de femmes pour les Fédérales.»
Et un moyen de surfer sur la vague féministe, dans la foulée de la grève des femmes le 14 juin… «On ne peut vraiment pas nous accuser de faire de la récupération, estiment en chœur les coprésidents. La parité, comme l'écologie, c'est la base de notre parti.» Et Didier Bonny d'ajouter tout sourire: «Nous sommes précurseuses.»
Un coup d'accélérateur que les Verts et Vertes souhaitent aussi mettre sur les questions d'égalité.