«Saviez-vous que vous n’aviez qu’un seul rein? Non!»

INSOLITE • Un Genevois âgé de 52 ans apprend par hasard qu’il vit avec un seul rein depuis sa naissance. Personne n’avait diagnostiqué cette anomalie congénitale. Stupeur.

  • Pour Mirco Many, la pilule est plutôt difficile à avaler. DR

    Pour Mirco Many, la pilule est plutôt difficile à avaler. DR

«J’ai été hospitalisé le dernier week-end d’avril pour de forts maux de ventre, raconte Mirco Many*. Comme j’avais des pertes de sang, l’urgentiste a ordonné un scanner. Ma mère était à mes côtés lorsque le médecin est entré dans la chambre et m’a dit: saviez-vous que vous n’avez qu’un seul rein?» Stupéfaction du patient et de sa mère. Tous deux n’en reviennent pas. «On était sous le choc. C’était la mauvaise surprise, témoigne Mirco Many. Imaginez, j’étais venu pour tout autre chose. J’ai 52 ans et jamais je n’avais eu le moindre problème de santé. Et là, on m’annonce que je vis avec un seul rein depuis ma naissance. La pilule est plutôt difficile à avaler, non?», poursuit ce Genevois né à la maternité des Hôpitaux universitaires (HUG) en mai 1963.

Sentiment de culpabilité

«Je me suis sentie coupable d’ignorer une chose pareille», confie de son côté Lina, la maman de Mirco Many. Avant de préciser: «Et, surtout, de ne pas avoir pris toutes les mesures pour protéger mon fils.» Même incrédulité dans les nombreux commentaires postés sur la page Facebook de cette figure phare de la vie nocturne du canton. «Un truc de dingue! A quoi servent les visites médicales scolaires? Ouvre une enquête», pouvait-on lire pêle-mêle.

Comprendre ce qui s’est passé

La stupeur passée, il reste à comprendre comment une telle anomalie a pu échapper au corps médical genevois? «En vertu du secret médical, nous ne pouvons pas nous prononcer sur un cas individuel», précise d’emblée Nicolas de Saussure, responsable Médias et relations publiques aux HUG. Qui poursuit: «Il n’est pas rare qu’une personne s’aperçoive tardivement qu’elle n’a qu’un seul rein dans la mesure où l’on vit sans difficulté dans cette situation. De plus, comme il n’y a pas d’examen systématique durant l’enfance, et notamment dans les années 60 lorsque cette personne est née, on n’a pas de raison particulière de s’en rendre compte.»

Combien d’autres cas?

Une explication qui ne satisfait que partiellement Mirco Many. «Nous allons essayer de savoir ce qui s’est passé», confie-t-il. Avant de conclure: «La bonne nouvelle, c’est que mon rein gauche fonctionne bien. Il me reste à espérer que cela durera. Mais au-delà de mon cas, une question me taraude: combien d’autres personnes peuvent se retrouver dans ma situation? Pas sûr que quelqu’un puisse me répondre», souffle celui qui restera finalement hospitalisé... mais pour une colite ischémique virulente.

*nom d’artiste