Sous-officier sanctionné pour propos haineux et menaces de mort dans l'espace public

Le Genevois, qui effectue son école d’officiers en Suisse alémanique, s’en est pris violemment à des militants identitaires sur les réseaux sociaux. En cause: des attaques racistes. Explications.

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Le jeudi 21 janvier, par courrier, un groupe de militants identitaires a fermement dénoncé aux autorités militaires suisses un sous-officier genevois. En cause: ses commentaires haineux allant jusqu’aux menaces de mort postés sur un grand réseau social en date du lundi 18 janvier. «Il est tout à fait inacceptable qu'une personne posant arme en main sur des photos puisse avoir de tels propos, surtout dans notre chère armée suisse», dénoncent les militants, capture d’écran à l’appui.

Sanction disciplinaire

Contactée, l'armée reconnaît avoir mené une enquête interne et puni le fautif: «Je vous confirme qu'une sanction disciplinaire a été prononcée envers le sous-officier suite à ses propos dans l'espace public. La sanction étant de la compétence du commandant d'école, nous ne nous exprimons pas en détail sur son contenu», précise Delphine Allemand, porte-parole de l'armée. Avant de préciser: «La sanction peut aller d'une privation de sortie à une amende disciplinaire jusqu'à 500 francs, en passant par une détention de 1 à 10 jours».

Contacté par le GHI, le jeune sous-officier n'a pas souhaité s'exprimer.

 

Robert Assaël: «Ce jeune homme a eu de la chance»

GiM • Spécialiste du droit pénal militaire, l’avocat Robert Assaël estime que le sous-officier s’en sort plutôt bien: «La  réaction du sous-officier est injustifiable, mais les attaques racistes dont il semble avoir fait l’objet le sont tout autant», précise d’emblée celui qui intervient souvent devant les tribunaux militaires. «Ce jeune homme a de la chance de ne pas avoir été déféré devant un tribunal militaire, qui est régulièrement saisi pour des cas bénins. J'ai récemment défendu un garde-frontière qui a voulu faire partir un pigeon dont les fientes salissaient le poste. Il lui a jeté des cailloux dessus, sans succès. Il a alors tiré en sa direction avec un fusil à air comprimé, malheureusement, il l’a tué. Cette affaire du siècle a été jugée par 5 juges!», explique l’avocat pour (dé)montrer la grande marge de manœuvre des juges militaires.