Livraisons en ville: «Créons des hubs!»

MOBILITÉ • Quatre conseillers municipaux, membres du PLR, du Centre, des Verts et du PS, militent pour la mise en place de point-relais où des vélos-cargos récupèreraient la marchandise pour effectuer le dernier kilomètre.

  • De gauche à droite, sur la photo, le Vert Omar Azzabi, le PLR Maxime Provini, Alain Miserez du Centre et le socialiste Théo Keel. MP

    De gauche à droite, sur la photo, le Vert Omar Azzabi, le PLR Maxime Provini, Alain Miserez du Centre et le socialiste Théo Keel. MP

Assurer une livraison à la Servette ou dans les Rues-Basses peut virer au casse-tête à certaines heures de la journée. Conscients du problème, quatre conseillers municipaux de la Ville de Genève proposent de mettre en place des hubs de livraison. Quèsaco? Selon le Larousse, un hub est une «plate-forme aéroportuaire de correspondance permettant aux compagnies aériennes de concentrer leurs avions en un point unique». Voilà pour le principe!

Il ne s’agit pas de remplacer les poids lourds et les camionnettes par des avions, rassurez-vous... Mais de mettre en place un système de livraison innovant. Concrètement, leur motion milite pour la création de points relais situés dans des lieux stratégiques, facilement accessibles. Les camions de livraison y déposent la marchandise. Puis, des vélos-cargos la récupèrent afin d’effectuer le dernier kilomètre jusqu’au destinataire.

«Dépasser le clivage gauche/droite»

Une «révolution» selon les termes du quatuor. Un quatuor lui aussi «révolutionnaire» puisque composés d’élus de quatre partis. «On a tous travaillé de notre côté», entame le PLR Maxime Provini, «avant de se rendre compte qu’il y avait, sur ce projet, une synergie entre les partis. On a alors décidé de se concentrer sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise», enchaîne Alain Miserez (le Centre). «Pour l’heure, il y a peu d’avancée en faveur de la mobilité professionnelle, insiste le socialiste Théo Keel. Cette solution innovante a, qui plus est, l’avantage de dépasser le clivage gauche/droite.» Et le Vert Omar Azzabi de renchérir: «Au passage, on casse certains clichés: la gauche s’intéresse à l’économie et la droite à la mobilité douce professionnelle.»

Selon les quatre conseillers municipaux, cette entente fondée sur le pragmatisme est aussi une question de générations. «Entre jeunes, on a aussi réussi à se coordonner très vite», souligne Alain Miserez. «Cela étant dit, beaucoup d’élus du Conseil municipal, plus âgés, ont apporté leur soutien à notre proposition», poursuit Maxime Provini.

Carouge, Grand-Saconnex et Meyrin

A noter que la Ville de Genève ne serait pas la première à se lancer dans la création de hubs de livraison. Sur proposition du Canton, Carouge, le Grand-Saconnex et Meyrin ont décidé d’adopter un système de nanos-hubs. «Le milieu associatif est aussi très actif dans le domaine, ajoute Omar Azzabi. A Vevey (VD), c’est l’association Amelive qui fait le lien entre sociétés de transports et coursiers à vélos. Ce projet de micro hub a même le soutien financier de la Confédération. A terme, à Genève, on pourrait l’étendre aux communes transfrontalières.»

En attendant de voir pousser des hubs à Vallard ou Bardonnex, «les points relais pourraient être situés au P+R Etoile, au Bout-du-Monde ou encore à Sécheron», liste Maxime Provini. «Ce dernier kilomètre à vélo-cargo, c’est une solution plus flexible, plus écologique et plus rapide! Le coût est moindre et cela participe à désengorger la ville», conclut Alain Miserez, au nom du quatuor.

Leur motion sera déposée mardi 17 mai, lors de la prochaine plénière du Conseil municipal. Le renvoi en commission sera demandé.