Mendicité: 920 amendes ont été 
infligées en 2023

Les infractions concernaient principalement le non-respect des périmètres interdits. Au-delà, à quoi servent ces sanctions?

  • Selon la législation en vigueur, le nombre d’amendes pour mendicité varie fortement. (Photo Wikimedia)

En tout, ce sont pas moins de 920 amendes qui ont été décernées l’an dernier au bout du lac pour des cas de mendicité. C’est ce que révèle le rapport d’activité de la police municipale de la Ville de Genève. Mais qui sont les mendiants genevois? Pourquoi leur infliger des amendes? Les payent-ils? Le point sur la situation genevoise.
Premier constat: en 2023, la majorité des amendes délivrées étaient liées à l’interdiction de la mendicité dans certains lieux. La nouvelle loi sur la mendicité proscrit en effet la pratique dans trois cas de figure: en cas d’appartenance à un réseau organisé, en cas de comportement de nature à importuner le public et aux abords de certains lieux.
Lieux interdits
Dans ce dernier cas, trois zones sont concernées par cette interdiction géographique: la proximité de commerces ou zones touristiques prioritaires, l’intérieur et les abords d’un bâtiment administratif du canton, d’une commune ou d’une institution de droit public, les transports publics et arrêts dans un rayon de 50 mètres, périmètre qui concerne également les bâtiments bancaires ou postaux, ainsi que les distributeurs d’espèces.
Situation de précarité
La nouvelle loi interdit par ailleurs la mendicité aux mineurs, la mendicité accompagnée de mineurs, ou encore la mendicité agressive.
Soit. Mais pourquoi distribuer des amendes à des personnes dans le besoin? D’autant que des recours sont possibles. En effet, l’état de nécessité est souvent invoqué en droit pénal, justifié par la situation de précarité des personnes amendées. «Si la culpabilité de l’auteur et les conséquences de son acte sont peu importantes, l’autorité compétente renonce à le poursuivre, à le renvoyer devant le juge ou à lui infliger une peine», tranche l’article 52 du Code pénal. Deux arguments souvent utilisés par les avocats et associations.
Profil
Sur le terrain, c’est la police qui est à 
la manœuvre. C’est notamment à elle qu’il faut s’adresser pour en savoir davantage sur le profil des mendiants à Genève. Interrogé sur le sujet, 
son service de communication précise sans ambiguïté: «Concernant les prévenus de mendicité, il s’agit majoritairement de membres de la communauté Rom».  Il faut en outre relever que, comme le précisait la RTS, le service de protection des mineurs n’accompagne plus les enfants roms en situation de précarité, estimant qu’ils sont sous la responsabilité de leurs parents.
Aides municipales
Du côté de la Ville de Genève, on rappelle que des aides existent. Parmi celles-ci, le Service social propose 180 places d’hébergement d’urgence pour les personnes sans abri, ainsi que deux lieux d’accueil dans des hôtels pour les personnes ayant un statut légal ou en voie de régularisation. 
Le site geaide.ch propose également des aides d’urgence à Genève.
Car pour les personnes mendiantes, l’urgence est à la survie: un mendiant interrogé en ville de Genève affirme déchirer les amendes qu’il reçoit, n’ayant déjà pas de quoi se payer un sandwich.